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Dans un contexte qui reste très perturbé par les conséquences de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les spécialistes de BNP Paribas Fortis estiment qu’il faut rester investi sur les marchés boursiers, et être prêt à sa repositionner vers les actions européennes et les secteurs value et cycliques. 

Koen De Leus (Chief Economist chez BNP Paribas Fortis) s’attend à une poursuite du ralentissement économique au niveau mondial, provoqué notamment par la guerre commerciale menée par la présidence américaine et par le recul des dépenses d’investissements en provenance de la Chine. « Ce dernier pays ne va plus compenser systématiquement le ralentissement de l’activité économique, avec un impact qui se ressent aujourd’hui dans l’ensemble des économies fortement tournées vers le commerce international », et donc en premier lieu en Europe, où la croissance économique devrait ralentir de 1,1% en 2019 vers 0,7% en 2020. 

Plan de relance

Dans un contexte où la croissance américaine devrait également s’avérer décevante (1,5% attendu en 2020), les grandes banques centrales vont rester accommodantes. « Nous nous attendons à deux baisses du taux directeur de la Fed en 2020, tandis que la BCE devrait encore baisser d’un cran son taux sur les dépôts ». Et en l’absence de pressions inflationnistes, les taux obligataires devraient rester à des niveaux extrêmement faibles. « Nous sommes encore loin du moment où la BCE pourra penser à régulariser sa politique monétaire ». 

A plus long terme, il souligne que la voie des investissements publics s’imposera pour les zones géographiques où les efforts ont été insuffisants ces dernières années, d’autant que ce type de programme a tendance à dégager son efficacité maximale durant les phases de ralentissement économique prononcé. « Durant les dernières années, la plupart des pays européens ont retrouvé une marge de manœuvre budgétaire, notamment en allongeant la maturité de leur dette publique et en diminuant le service de la dette ».  Et Koen De Leus de souligner que ce sont les investissements dans les projets d’infrastructure ou dans la recherche et développement qui sont susceptibles de dégager un impact maximal. 

Rester investi

Au niveau de la stratégie d’investissement, Philippe Gijsels (Chief Strategy Officer chez BNP Paribas Fortis) pense qu’il y a « encore un peu de jus dans le moteur du long marché haussier, avec encore au moins une année où la tendance devrait rester favorable sur les bourses ». Dans un climat où les taux obligataires resteront faibles et où une récession devrait être évitée, il estime que les bourses disposent encore d’un potentiel de progression. « Il est dangereux d’être trop prudent sur les marchés boursiers, même si beaucoup d’actifs financiers peuvent sembler chers ».

Il estime également que la bonne performance récente de la value et des cycliques pourrait indiquer le début d’un mouvement haussier qui s’inscrira sur le long terme. « Leur décote a atteint des niveaux historiquement élevés par rapport aux secteurs de croissance ». Et dans ce contexte, les actions européennes pourraient se comporter mieux que les valeurs américaines. « Pour 2020, ce ne serait pas nécessairement une mauvaise idée de s’intéresser aux secteurs qui sont restés en retrait ». Il estime également qu’une allocation sur les émergents (actions, dette ou devises) continue de se justifier sur le long terme au vu des fondamentaux solides de ces pays. 

Pour le long terme, il recommande également le positionnement sur des tendances de long terme, comme le secteur de l’eau, la robotique, la cybersécurité ou la transition énergétique. « La tendance est également en train de se redresser sur la biotech, et nous sommes aujourd’hui dans une bonne zone d’un point de vue technique pour ajouter le secteur dans une allocation de portefeuille », constate Philippe Gijsels. 

Diversification

Il continue également d’apprécier l’or comme source de diversification. « Tant que le contexte actuel perdurera et que les taux réels resteront négatifs, le prix de l’or restera soutenu. En outre, de nombreuses banques centrales des pays émergents continuent d’acheter du métal jaune ». Dans le domaine des matières premières, il reste également convaincu par les perspectives du cuivre pour les prochaines années, avec une demande qui devrait progresser fortement en raison de l’utilisation de ce métal dans les véhicules électriques. 
A plus long terme, Philippe Gijsels estime qu’un retour de l’inflation est probable, en particulier si les gouvernements s’engagent dans d’importants programmes de relance budgétaire, par exemple dans le cas d’un financement massif dans la lutte contre le changement climatique. « De nombreux éléments susceptibles de causer le retour d’une période d’inflation sont déjà en place ».
 

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