La stratégie barbell de BNP Paribas Fortis, à savoir la valeur pour jouer la reprise en combinaison avec des entreprises de croissance de qualité, reste de mise.
C’est ce que déclare Philippe Gijsels (photo), stratège en chef de la banque, lors d’un entretien avec Investment Officer. Pour les actions, le stratège affiche une position neutre, « étant entendu que nous nous situons tout en haut de la fourchette. Dans un profil neutre, nous nous situons maintenant entre 45 et 53 % d’actions. Ce que nous voulions voir, en l’occurrence un pic d’inflation, s’est réalisé. L’idée est de redevenir surpondérés. Cependant, avec le léger assouplissement des banques centrales, les marchés boursiers européens en hausse de 10-11 % et le Nasdaq en hausse de 15 %, nous sommes à nouveau quelque peu réticents. »
Barbell
La stratégie barbell sur laquelle l’équipe de Gijsels mise depuis un certain temps déjà reste de mise. Celle-ci consiste en une combinaison de valeur afin de jouer la reprise, et d’investissement dans des entreprises de croissance de qualité et valorisées à un prix raisonnable. « La valeur est peut-être moins chère, mais selon nous, ne pas jouer les noms technologiques constitue un risque. C’est pourquoi nous investissons 15 % dans la technologie. Nous choisissons des noms de croissance moins spectaculaires, mais ce n’est pas très grave car nous avons cette focalisation sur la qualité. » Gijsels attend de voir jusqu’à quel point la récession va se creuser, dans quelle mesure les entreprises vont se retrouver en difficulté, et comment cela va affecter les défauts de paiement.
Obligations
En matière d’obligations, l’équipe a longtemps été sous-pondérée. « Maintenant, nous sommes devenus plutôt neutres et avons quelque peu ajusté la duration. « Les taux d’intérêt à long terme ont considérablement augmenté et, pour la première fois depuis 2015, nous voyons de belles performances pour les obligations. Les obligations d’entreprises suscitent un intérêt particulier chez nos clients. Au début, il s’agissait principalement d’émissions américaines, car les taux d’intérêt y avaient augmenté plus rapidement, mais depuis peu, c’est également le cas des obligations européennes. Nous passons progressivement à l’échelle supérieure, tant en termes de pondération que de duration. »
Enfin, dans les portefeuilles discrétionnaires de la banque, un nombre limité de portefeuilles qui ne sont pas ‘vert foncé’ investissent également dans les métaux précieux, principalement l’or. « Nous sommes surpondérés en or dans ces portefeuilles. »
Les investisseurs restent confrontés à un environnement très difficile. « Il est plus important que jamais de miser sur les thèmes porteurs. Ce sont les idées et les opportunités à long terme qui attireront des capitaux, presque indépendamment de la conjoncture. Les énergies alternatives, les infrastructures, les soins de santé, mais aussi des thèmes technologiques tels que la robotique et la sécurité internet en sont quelques exemples », conclut Gijsels.