Patrick Bradley, Brandywine Global
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Patrick Bradley (Brandywine Global) souligne que le contexte reste globalement favorable à la croissance niveau économique, et que l’investisseur obligataire doit éviter la dette souveraine des pays européens pour concentrer son exposition sur des pays tels que le Mexique ou l’Afrique du Sud. 

Brandywine Global est un des gestionnaires qui fait partie du groupe Legg Mason, avec une spécialisation sur les fonds obligataires, qui représentent la totalité de l’offre disponible sur le marché belge. En dépit de leurs bonnes notations (notamment chez Morningstar où les produits de Brandywine Global affichent quatre étoiles pour les compartiments en dollars), la performance de ces trois dernières années est restée décevante, avec notamment un recul annuel moyen de 1% pour le principal produit disponible en Belgique (Legg Mason Brandywine Global Fixed Income), dans un contexte marqué par la normalisation de la politique monétaire américaine.

Patrick Bradley (Senior Vice President de Brandywine Global) souligne toutefois que sa plus grande surprise a été l’absence d’inflation, notamment sur le marché allemand où le marché de l’emploi est extrêmement tendus. « Dans ce contexte, notre exposition sur la dette des pays du core européen est nulle, de même que sur le Japon. Nous préférons éviter tous les marchés développés où l’influence des politiques monétaires non conventionnelles reste trop importante, avec à terme un risque de correction qui sera douloureux. Et nous restons également à l’écart de la dette d’entreprise dans les produits qui peuvent se le permettre, également en raison des valorisations élevées sur ce segment du marché  ». 

Cap émergent

La conséquence de cette approche sera un positionnement du portefeuille qui donne la part belle à la dette américaine (44% des actifs sous gestion) et aux pays émergents, ces derniers étant très largement surpondérés par rapport à leur poids dans l’indice de référence. Patrick Bradley appréciant le potentiel économique de certains pays (Malaisie, Mexique, Indonésie, Pologne) et la stabilisation politique en cours dans d’autres (Colombie, Afrique du Sud).

 « Notre positionnement favorable aux marchés émergents s’explique par une vision plus favorable aux pays producteurs de pétrole et de matières premières », indique encore Patrick Bradley. « Nous estimons également que la force récente du dollar ne sera pas soutenable à moyen terme, et que la baisse du billet vert retirera un des principaux facteurs de sous-performance pour les marchés émergents, qui devraient bénéficier d’un retour des flux d’investissements à la recherche de rendements attractifs ». 

Devises

La stratégie de Patrick Bradley permet également de prendre des positions sur les devises, sans nécessairement se positionner sur la dette, ce qui permet par exemple de profiter d’une hausse des taux. « Nous avons relevé notre exposition sur la livre sterling, suite à la forte baisse de cette devise », indique Patrick Bradley. « Nous pensons que les incertitudes autour du Brexit devraient tôt ou tard se résoudre. Et nous sommes également largement exposé sur le dollar australien, la banque centrale étant susceptible de relever son taux directeur à de multiples reprises durant les prochains mois ». 

 

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