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« Le retour de l’inflation structurelle entraîne un nouveau paradigme sur les marchés. Après des années d’intervention des banques centrales, les cycles économiques sont de retour. Par conséquent, l’investissement actif fait son comeback », déclare Axelle Pinon, membre du comité d’investissement chez Carmignac. 

Elle souligne que 2022 a été une année de superlatifs sur les marchés boursiers. « Pour la première fois depuis longtemps, les investisseurs ont été frappés par un choc d’inflation, qui a été suivi d’un choc de taux d’intérêt, avec pas moins de 280 relèvements de taux au cours de l’année écoulée. Nous sommes convaincus qu’il s’agit du début d’un nouveau chapitre pour les investisseurs. »

Pendant longtemps, nous avons connu un scénario de base de croissance limitée, avec des banques centrales toujours prêtes à intervenir en cas de turbulences sur les marchés. « Après de nombreuses années d’absence, l’inflation constitue un nouveau défi. Les banques centrales ne vont plus stimuler la croissance à tout prix car elles doivent essayer de contrôler l’inflation », explique Pinon. 

Une année en deux moitiés

Le scénario global pour 2023 se présente en deux volets. Dans le premier, l’inflation se relâche tandis que la croissance reste forte. Aux États-Unis, notamment grâce aux réserves d’épargne encore très élevées, les consommateurs semblent mieux résister. « De ce fait, nous ajustons la probabilité d’une récession. Les nouvelles sont également meilleures que prévu en Europe. Il suffit de penser à l’hiver relativement doux et à la réouverture de l’économie chinoise. La baisse de l’inflation et la diminution du risque de récession laissent espérer un atterrissage en douceur, le scénario ‘Boucles d’or’. »

Mais la prudence reste de mise pour le second semestre, car ce scénario favorable pourrait s’avérer illusoire. « Il est possible que l’inflation de base augmente à nouveau. Les États-Unis restent confrontés à une pénurie structurelle de main-d’œuvre. Des tendances inflationnistes à long terme sont également en jeu, comme la transition énergétique, les effets de la relocalisation et l’évolution démographique. D’ici la fin de l’année, l’inflation sera donc encore élevée, ce qui obligera les banques centrales à maintenir les taux d’intérêt élevés plus longtemps. Nous sommes donc positifs pour le premier semestre, mais plus prudents pour le second », déclare Pinon. 

Extrêmement sélectifs

Carmignac est connue pour aller ‘chercher la croissance là elle se trouve’, en l’occurrence sur les marchés émergents. L’accent sera également mis sur les obligations, qui offrent à nouveau des rendements plus attrayants. Compte tenu des circonstances, Pinon souligne qu’il est important de procéder de manière très sélective. « Nous nous concentrons sur les entreprises qui ont des marges solides, un grand pouvoir de fixation des prix et de bons fondamentaux d’entreprise. Ensuite, nous évitons les segments de marché affichant un ratio cours/bénéfices élevé, comme certaines actions Big Tech. » 

Carmignac porte également un regard plus positif sur l’Europe que sur États-Unis. 
« Nous recherchons des valorisations attrayantes et le marché américain est encore trop cher pour nous. Nous trouvons les valorisations plus attrayantes en Europe. Nous y voyons également moins de risque baissier en termes de bénéfices. »

Pinon souligne que les entreprises européennes ont plus à gagner de la réouverture de l’économie chinoise. « Elles affichent une exposition moyenne d’environ 8 % de leurs ventes en Chine, alors que celle-ci n’est que de 4 % pour les entreprises américaines. »

Elle souligne en outre qu’un changement d’attitude à l’égard des rachats d’actions peut être observé chez les entreprises européennes. « Les entreprises européennes atteignent des niveaux records en termes de rachats d’actions. Combiné aux dividendes, le rendement total des actions européennes est pour la première fois depuis plus de 30 ans supérieur à celui des actions américaines », souligne Pinon. 

Retour de la gestion active

La résurgence de l’inflation structurelle a entraîné une nouvelle réalité sur les marchés. Après des années d’interventions des banques centrales, les cycles économiques sont de retour. « Cela entraînera un retour de l’investissement actif, une simple stratégie buy en hold étant insuffisante dans ces conditions de marché. »

Au sein d’un portefeuille diversifié, les investisseurs devront à nouveau chercher quels actifs sont les plus performants dans des circonstances particulières. « Les portefeuilles d’investissement devront être recomposés et révisés plus fréquemment. De plus, les obligations offrent à nouveau de belles opportunités pour la première fois depuis très longtemps. Nous pensons que ce nouveau paradigme est très positif pour les gestionnaires actifs. Au cours de la dernière décennie, les conditions étaient difficiles pour la gestion active, mais l’heure de son retour est aujourd’hui venue », conclut Pinon.  
 

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