BZB-Fedafin, l’association professionnelle des intermédiaires indépendants en services bancaires et d’investissement, traîne la Banque Nagelmackers en justice pour non-respect du code de conduite conclu entre les établissements de crédit et les agents bancaires indépendants. Dans une réaction, la Banque Nagelmackers s’est déclarée déçue par ce qu’elle qualifie de ‘chamailleries procédurières’.
Les agents bancaires indépendants de Nagelmackers dénoncent le fait que la direction ne les a pas suffisamment informés des plans de restructuration de la banque. Ils regrettent également la manière dont ils ont été poussés vers la sortie.
Les agents bancaires indépendants sont représentés dans cette affaire par BZB-Fedafin, qui saisit la justice pour réclamer une procédure pour non-respect du code de conduite.
Albert Verlinden (photo), président de BZB-Fedafin, avait déjà indiqué dans une récente interview que l’association ‹montrera les dents› si nécessaire. Ce qu’il a formulé comme suit : « Malgré les messages répétés des agents concernés et de l’association professionnelle, cette information reste totalement absente, alors qu’on sait depuis plus de 5 mois qu’en raison de son changement de stratégie, Nagelmackers est en train de se restructurer. »
Non-fiable
Verlinden : « Avec le recul, les différentes réunions avec Nagelmackers semblent avoir été inutiles. La banque n’est pas fiable et ne respecte pas les accords passés entre sa direction et BZB-Fedafin. En excluant délibérément l’association professionnelle de l’échange d’informations et en ne transférant pas les informations à temps à BZB-Fedafin ainsi qu’aux agents, la banque viole le code de conduite. Nous ne voyons donc pas d’autre choix que d’aller en justice. »
Déloyal
Selon BZB-Fedafin, Nagelmackers a par ce changement extrême de stratégie non seulement abusé de sa position économique dominante, mais également agi de manière déloyale envers ses agents indépendants et ses clients.
Verlinden : « Il y a quelques années encore, on attirait de nouveaux agents et clients sous couvert d’une stratégie bancaire universelle. L’adaptation de cette stratégie a donc entraîné une chute extrême des commissions, ce qui a rendu la situation financière difficile pour les agents bancaires et les a poussés vers la sortie.
Ces pratiques commerciales agressives qui exercent une pression sur les agents bancaires indépendants et influencent les agents de manière inappropriée constituent un abus manifeste de sa position dominante vis-à-vis de l’agent bancaire. »
L’association professionnelle réclame une astreinte de 50 000 euros par infraction et par jour, jusqu’à ce que la banque se conforme au code de conduite.
Réponse de Nagelmackers
Investment Officer s’est entretenu avec Yves Van Laecke, Chief Commercial Officer à la Banque Nagelmackers. « Ceci doit être considéré dans le contexte du nouveau comité de direction en place depuis l’été dernier. Il y a quatre ou cinq ans, le conseil d’administration a clairement reçu le message selon lequel l’accent serait davantage mis sur les services bancaires personnels et privés. »
Selon Van Laecke, la banque s’est réunie autour de la table au cours du trimestre précédent avec les 31 agents concernés pour annoncer que le barème de rémunération serait adapté à partir d’avril 2021 en fonction d’une stratégie affinée, vers une clientèle haut de gamme et hors bilan. Selon Van Laecke, une procédure de communication correcte a été suivie pendant six mois.
« Les 31 agents avaient le choix de participer ou non. Nous n’avions pas du tout prévu de licencier des gens. Ils avaient jusqu’à la fin du mois de mars pour faire connaître leur choix. Sur les 31 agents, 25 ont décidé de rester et de souscrire à la nouvelle stratégie et ont accepté les nouvelles conditions du barème. »
Cependant, six agents n’étaient pas d’accord avec la nouvelle stratégie, car ils avaient historiquement été recrutés sur la base de l’approche ‘mass’ et ‘retail’ d’il y a cinq à dix ans et se sentaient moins à l’aise dans un contexte de private banking, a déclaré Van Laecke.
Van Laecke : « Nous voulions trouver une solution correcte pour ces six agents et les payer correctement. Mais BZB a laissé entendre qu’il s’agissait d’un licenciement collectif, car plus de 15 % du dossier devait partir. Nous pensons qu’il s’agit plutôt d’un petit jeu procédurier qui pousse les choses à leur paroxysme. »
Selon Van Laecke, BZB-Fedafin veut avant tout donner un signal au secteur, mais ce n’est pas dans l’intérêt des agents à plus long terme. Ils n’en seront que les victimes. La banque est toujours en bons termes avec ces agents et les indemnisera correctement. Une telle procédure n’est pas en leur faveur et nous espérons qu’une solution à l’amiable pourra être trouvée. »