Albert Verlinden, BZB
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Dans la saga qui entoure le rachat d’AXA Bank par Crelan, Albert Verlinden, le président de BZB-Fedafin, voit un rôle important réservé à la proximité avec le client.

Ces derniers temps, il y a beaucoup à faire autour du rachat d’AXA Bank par Crelan. Dans cette optique, Albert Verlinden (photo) est un témoin privilégié de tout ce qui se déroule dans l’univers des agents de banque indépendants.

Dans un entretien exclusif accordé à Investment Officer, Verlinden indique que « les deux banques sont en contact régulier et l’entente est cordiale. Toutefois, aucune information (ou presque) n’est publiée au sujet de la vente/l’acquisition imminente parce que les deux parties sont liées par un AND. Cela n’empêche pas que nous savons depuis longtemps déjà qu’AXA est en passe d’être vendue. La question que nous nous posons plutôt est si nous préférons avoir un acteur belge ou s’il vaut mieux que l’entreprise soit entre les mains d’une partie étrangère. »

Verlinden est sans aucun doute partisan de la première option, car on ne peut jamais connaître à l’avance les intentions d’un acteur étranger. « Nous avons vu par le passé que les sociétés d’investissement désiraient principalement optimiser et rentabiliser l’entreprise pour ensuite la revendre au plus offrant. Une banque étrangère, qui ne connait pas le paysage belge des agents de banque indépendants… »

1 100 agences

Verlinden souligne qu’en cas de fusion entre Crelan et AXA Bank, la nouvelle banque comptera 1 100 agences. « À une époque où les banques réduisent progressivement leur réseau d’agences, nous ne devons pas nous faire d’illusions. Une conséquence formelle de la fusion entre Crelan et Axa Bank est la disparition d’un très grand nombre d’agences. Cette tendance est en cours depuis un bon moment déjà et ne fait aujourd’hui que s’accélérer. Entre 2015 et 2016, tout s’est encore déroulé selon un rythme assez modéré, mais après l’acquisition de Record Bank par ING, ce rythme s’est sérieusement emballé. »

Des agences plus grandes

Verlinden indique que « l’élargissement d’échelle est un facteur important. Différents facteurs président à ceci. Les agences doivent grandir étant donné que les taux d’intérêt faibles écornent les marges bénéficiaires. C’est pourquoi on élague. Dans une certaine mesure, c’est une logique économique qui est en cours depuis déjà dix ans. En deuxième lieu, vous avez aussi la numérisation. Lorsque vous visionnez votre compte en banque par le biais d’une appli, ceci n’enrichit sûrement pas la banque. Au contraire, cela ne lui coûte que de l’argent. Investir dans la numérisation est nécessaire, mais malheureusement les agents de banque indépendants font aussi bien les frais de la numérisation que des faibles taux d’intérêt. »

Trop d’agences

« Quelque chose devait se passer, c’était écrit dans les étoiles », affirme Verlinden. « Au début des années 2000, les villages comptaient plus d’agences bancaires que de boulangers. Aujourd’hui, toutefois, les choses ont totalement changé. Dans certains villages, en effet, il y a des rues où il n’y a plus ni boulanger ni agence bancaire. Les petites communes en Belgique doivent s’en passer et cela ne peut pas être le but non plus. Il ressort de recherches récentes que les plus de 40 ans estiment important d’avoir une agence bancaire à proximité et de nouer une relation de confiance avec son banquier. En outre, trois agences de la même banque dans la même commune, cela appartient au passé et cela n’est plus approprié », admet Verlinden.

Les agences après la fusion

Sur la base d’une première estimation, Verlinden pense que « après le rachat par Crelan, le nombre d’agences dans le nouveau groupe de fusion passera de 1 100 à environ 650-600. Crelan est une banque coopérative qui mise sur la proximité avec son réseau d’agences.
Crelan travaille avec des agents de banque indépendants qui exercent également en tant que courtier d’assurance, y compris chez AXA Bank. « Nous pensons donc que l’accent sera plutôt mis sur la fusion des agences bancaires que sur une restructuration qui entraînera de nombreuses fermetures. Crelan ne doit pas se mesurer à ING ou à KBC dans le domaine IT et autres. Il s’agit d’une banque coopérative avec des valeurs coopératives. Elle doit exploiter ses propres forces et investir dans la proximité avec le client me semble primordial. C’est pourquoi je crois que Crelan ne réduira pas le nombre de ses agences jusqu’à atteindre environ 200-300 agences. »

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