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L’acquisition par la société française Caceis arrive au bon moment pour Kas Bank. L’absence d’envergure qui entravait précédemment la banque dépositaire appartient désormais au passé. Sur le marché concentré des pensions aux Pays-Bas, la nouvelle formation espère ainsi pouvoir faire la différence.

Lors d’un entretien avec FN/Institutionnel, Sikko van Katwijk (photo) et Jean-François Abadie parlent de la stratégie de Caceis (nouveau aux Pays-Bas) : un visage local et un service plus large qui aide les fonds de pension à accroître la professionnalisation et optimiser le partage interne des connaissances entre les différents ‘centres d’excellence’. 

Avec la disparition du nom de Kas Bank, c’est une gloire néerlandaise qui disparaît du marché néerlandais des services de conservation. Ce que réfute Sikko van Katwijk, ancien CEO de Kas Bank et aujourd’hui membre du conseil de direction de Caceis : « Les relations avec nos clients sont très fortement basées sur la confiance et la sécurité, et cela se traduit également dans la proximité. Plus on s’éloigne, moins on se sent en sécurité et en confiance. L’identité néerlandaise et la proximité restent donc importantes. »

Jean-François Abadie, CEO de Caceis, abonde en son sens et souligne que Caceis n’a aucunement l’intention de centraliser la gestion des relations : « C’est là que nous nous distinguons des autres banques dépositaires actives au niveau international. » Aux Pays-Bas, ces acteurs sont notamment BNY Mellon, State Street, Citi, BNP Paribas, JP Morgan, Northern Trust et Société Générale Securities Services. 

Professionnalisation accrue des fonds de pension

En outre, Van Katwijk et Abadie veulent répondre à la professionnalisation accrue des fonds de pension. Ainsi, on attend notamment des gestionnaires de fonds de pension qu’ils exercent un meilleur contrôle sur l’externalisation de certaines activités. Van Katwijk y voit des opportunités : « Une organisation et une administration professionnelles sont nécessaires, et nous voyons là des opportunités. Notre ambition est donc de jouer un rôle plus important qu’aujourd’hui dans le back office des fonds de pension. Cela signifie que nous voulons faire plus que simplement conserver les titres. Par exemple, l’administration, le reporting, etc. » 

Van Katwijk qualifie les fonds de pension d’institutions financières intrigantes. « D’un côté, ils sont extrêmement grands et importants en raison de leurs actifs de pension sous gestion, mais si on regarde la taille de leur organisation de soutien pour ces investissements, ils sont beaucoup plus modestes. C’est une étrange contradiction, et je pense qu’ils réaliseront de plus en plus qu’ils ont besoin d’aide à cet égard. Plus ils se professionnalisent, plus ils recherchent du soutien. Et nous voulons y répondre. » 

Caceis est au service d’investisseurs professionnels dans les secteurs des fonds de pension, d’investissement et de gestion (de patrimoine). Van Katwijk voit les univers de ces différents groupes de clients se rapprocher de plus en plus, ce qui présente un grand avantage pour une organisation telle que Caceis. À titre d’exemple, il mentionne un aperçu des risques non financiers que court un fonds de pension. Il s’agit essentiellement de tous les risques qui surviennent en dehors des marchés financiers, tels que les risques opérationnels et technologiques. « C’est vraiment nouveau pour les fonds de pension, mais pour nous, en tant que banque dépositaire, c’est une chose à laquelle nous avons toujours prêté attention du point de vue de la réglementation bancaire. Nous pouvons utiliser ces connaissances au profit des clients des fonds de pension. »    

Premier succès commercial

Juste après avoir quitté les starting-blocks, le premier succès commercial a déjà été enregistré. À la mi-novembre, Caceis a accueilli en tant que nouveau client le fonds de pension néerlandais Algemeen Pensioenfonds (APF), dont la mise en œuvre est confiée à a.s.r. et Kempen Capital Management. D’autres projets sont également en cours, mais Van Katwijk n’est pas encore en mesure d’en parler. 
Avec l’acquisition, un nouveau leader du marché européen dans le domaine des services de conservation et d’administration de fonds voit le jour. Caceis détient 4000 milliards d’euros d’actifs en conservation et 2000 milliards d’euros en administration, dont 250 milliards d’euros en conservation et 180 milliards d’euros en administration pour Kas Bank.

Pour la dernière banque dépositaire néerlandaise indépendante, c’est un nouveau chapitre de sa longue histoire qui s’ouvre. Depuis 1806, l’administration et la conservation de titres physiques sont confiées à la banque. Au fil du temps, ces services et le marché ont radicalement changé. Contrairement à Kas Bank, des acteurs tels que les fonds de pension sont devenus de plus en plus grands, ce qui a fait que Kas Bank a progressivement perdu de son envergure. En conséquence, la banque a vu ses clients s’éloigner, avec un effet négatif sur le total du bilan. 

Ambitions de croissance

La société française Caceis, qui fait partie de la banque coopérative Crédit Agricole, a lancé pendant l’été une offre de 188 millions d’euros après avoir été approchée par Kas Bank. Pour Kas Bank, l’offre est arrivée au bon moment et a offert l’opportunité de réaliser ses ambitions de croissance sur le marché des pensions. 

« Malgré notre position dans le domaine des services de conservation et d’administration de fonds, nous n’avions en fait qu’une exposition limitée au marché des pensions. Il s’agissait d’une expertise que nous possédons dans une moindre mesure, et dans laquelle Kas Bank est justement spécialisée », explique Abadie. « Nous avons tous les deux l’ambition de nous développer sur le marché européen des pensions et partageons également la vision de la manière dont nous voulons y parvenir. Ce qui a été pour tous les deux le facteur décisif pour continuer ensemble. »
 

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