Rudi Van Den Eynde (photo) de Candriam est chevronné dans le secteur de la biotechnologie et dirige l’un des meilleurs fonds biotechnologiques d’Europe, Candriam Equities L Biotechnology, sur base d’une analyse d’Investment Officer d’un peer group. Avec son équipe, il épluche les données cliniques pour séparer le bon grain de l’ivraie dans ce secteur passionnant. Investment Officer a bénéficié d’un entretien exclusif avec lui.
Van Den Eynde : « D’une manière générale, nous estimons que les soins de santé et la biotechnologie restent structurellement positifs à long terme. Le secteur est plus dépendant de la capacité d’innovation que des variables macroéconomiques. C’est pourquoi il s’agit d’une diversification intéressante au sein d’une allocation large, pour ceux qui ont de la patience et se concentrent sur le long terme. Nous sommes donc structurellement optimistes, sauf lorsque les valorisations deviennent incontrôlables, ce qui n’est certainement pas le cas aujourd’hui. Il y aura bien un certain surpeuplement du secteur en 2020 en raison des discussions sur les prix aux États-Unis, mais ce n’est pas de nature à nous rendre pessimistes. En fin de compte, l’année s’est avérée très bonne et nous surpassons nos pairs du secteur cette année. Nous avons ainsi constitué un très beau trackrecord à 3 et 5 ans. »
Bottom-up
Le gestionnaire souligne que le fonds est géré sur la base d’une sélection bottom-up. « Le lieu d’implantation d’une entreprise n’est pas important pour nous, car nous examinons l’ensemble de l’univers des entreprises de biotechnologie cotées en bourse, soit environ 1 000 entreprises. Nous éliminons toutes les entreprises dont la capitalisation boursière est inférieure à 100 millions de dollars. Il reste alors 400 à 500 entreprises, que nous soumettons à une ‘deep helicopter view’, et dont la moitié est encore éliminée. En fin de compte, nous gardons entre 200 et 250 noms potentiellement intéressants, que nous analysons en profondeur. Les données cliniques sont les plus importantes pour nous. Nous examinons ces données en fonction du tableau clinique, de la concurrence et de la qualité du management.
Nous rencontrons de nombreux chefs d’entreprise à des conférences ainsi qu’en face à face. Ce qui nous distingue, c’est que nous avons accès à un réseau international de médecins spécialistes avec lesquels nous pouvons vérifier nos estimations. Cela a un prix, mais c’est d’une valeur inestimable. Mon équipe qui travaille sur la biotechnologie et les soins de santé se compose de moi-même et de trois docteurs en sciences. Notre capacité de recherche est donc très élevée.
Le portefeuille final contient environ 100 noms. »
Acquisitions
Les acquisitions sont un classique dans ce secteur. Van den Eynde en a également connu sept cette année, et deux sont ‘en cours’. Bien que le gestionnaire soit agnostique à l’égard des pays et des régions, c’est surtout aux États-Unis que se situe l’innovation. Il a également effectué quelques investissements intéressants au Japon, et la Belgique a également fourni d’excellents investissements.
Bêta
L’une des caractéristiques distinctives du fonds est que le gestionnaire peut ajuster le bêta du fonds en fonction des circonstances macroéconomiques et géopolitiques. Le cas échéant, la situation de trésorerie peut également être augmentée.
Un secteur à part
Enfin, Van Den Eynde donne de bons conseils aux investisseurs potentiels en biotechnologie. « Il s’agit d’un secteur qui nécessite une vision à long terme. Il est essentiel de répartir vos risques. Le secteur peut être volatil, mais au bout du compte, les données cliniques ne mentent pas et le meilleur médicament finit par l’emporter. C’est une logique à long terme qui ne peut être remise en question. Ce n’est pas quelque chose de linéaire, et il faut certainement de trois à cinq ans dans ce secteur. J’ose affirmer sans prétention que grâce à nos capacités de recherche et notre très longue expérience des données cliniques, nous sommes l’une des meilleures options dans ce secteur. Il s’agit d’un secteur à part entière. »
Quelques chiffres (Class C USD Cap. Source : Morningstar).
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Gestion |
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Nom du gestionnaire Date de début |
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Rudi Van den Eynde 06/04/2000 |
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Servaas Michielssens 01/01/2019 |
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Date d’établissement 06/04/2000 |