Nadège Dufossé, Candriam
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Le sentiment et le positionnement des investisseurs ainsi que la volatilité n’illustrent ni un excès de confiance, ni un excès de prudence. Les marchés ont bien intégré le fort rebond « mécanique » post-pandémie, comme en atteste la nette surperformance des cycliques depuis le creux de mars 2020. Dans cet environnement, nous prévoyons des rendements positifs mais inférieurs à ceux de l’année passée.

C’est l’analyse de Nadége Dufossé, Global Head of Multi-assets: «Nous maintenons le positionnement de notre portefeuille long sur les actions et conservons notre duration courte.
En ce qui concerne notre allocation obligataire, nous privilégions les actifs à rendement élevé, tels que les obligations des marchés émergents, qui continuent d’offrir un portage intéressant.›

En ce qui concerne notre allocation en actions, nous orientons notre portefeuille vers les  actions non américaines et une approche équilibrée en termes de styles. 
En Europe, malgré le brouhaha médiatique à court terme entourant les élections allemandes et françaises, nous considérons le plan « Next Generation EU » et la suspension du « pacte de stabilité » jusqu’à la fin de 2022 comme étant les principaux moteurs de la dynamique de confiance positive.

De plus, dans un contexte marqué par une économie en cours de redressement après la crise, nous nous attendons à ce que les PMI européens relativement plus forts par rapport aux PMI américains, favorisent la rotation actuelle en faveur de la région.

Japon

Au Japon, l’économie est fortement corrélée à l’indicateur du PMI lié aux nouvelles commandes, qui implique un fort levier opérationnel. Dans ce contexte de reprise mondiale, de jeux olympiques qui vont bientôt démarrer et d’accélération du processus de vaccination, nous nous attendons à ce que les actions japonaises génèrent une performance positive.

En ce qui concerne les actions des marchés émergents (hors Chine), et plus particulièrement les actions d’Amérique latine, la crise a durement frappé la région. Les valorisations actuelles semblent attrayantes, et le rebond des cours des matières premières devrait offrir un soutien.

Dufossé: «En revanche, les actions américaines semblent avoir intégré une grande partie des bonnes nouvelles. Outre le niveau tendu de sa valorisation, le marché américain a été l’un des premiers à émerger de la crise. La reprise étant sur le point de s’achever, les indices PMI devraient ralentir, offrant très peu de place à des surprises positives. Nous conservons notre préférence pour les petites et moyennes capitalisations américaines, par rapport aux grandes capitalisations, car elles semblent relativement sous-évaluées et devraient bénéficier d’une hausse de la demande intérieure.»

Dufossé: «Nous adoptons un positionnement équilibré dans notre allocation sectorielle. Une hausse des rendements et une accélération de la croissance nous encouragent à surpondérer les secteurs « value », tels que les banques et les matières premières. Alors que nous nous approchons d’un point culminant pour nombre d’indicateurs économiques avancés, nous détenons également une exposition aux entreprises de biens de consommation de base et de santé, qui devraient offrir une certaine résilience à nos portefeuilles.»

Risques

Dufossé: «Nous conservons certaines options de protection dans nos portefeuilles, compte tenu des risques qui persistent. Parmi eux, nous, nous avons identifié cinq sujets porteurs de risques majeurs :»

  • Hausse incontrôlée des rendements obligataires : certains indicateurs américains laissent déjà entrevoir un renforcement du marché du travail. Si les prochaines publications des chiffres d’emploi entraînaient des surprises à la hausse, nous pourrions assister à une hausse des rendements réels et nominaux.
  • Contraintes de l’offre : les entreprises ont prévenu qu’elles avaient du mal à embaucher et à reconstituer leurs stocks pour faire face au rebond de la demande. Si ces conditions se prolongeaient, elles pourraient provoquer de nouvelles hausses des prix sans croissance supplémentaire, ce qui mettrait les marges sous pression et pèserait sur la reprise.
  • Le virus : la mutation du coronavirus pourrait revenir sur le devant de la scène, alors que l’immunité collective n’est pas atteinte à l’échelon mondial.
  • Tensions géopolitiques : les tensions entre la Chine et/ou la Russie et les Etats-Unis sont à l’ordre du jour, comme en témoignent les annonces au sommet du G7 et de l’OTAN.
  • Incertitude politique : la fracture sociale se creuse entre les gagnants et les perdants de la crise sanitaire. Par ailleurs, des élections sont prévues dans plusieurs pays au cours des douze prochains mois, par exemple en Allemagne, qui élira un nouveau parlement en septembre.
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