Nous avons eu un entretien exclusif avec Geoffroy Goenen, responsable des actions européennes chez Candriam, qui explique que nous ne devrions pas désinvestir les actions européennes trop rapidement.
L’écart de valorisation entre les actions européennes et américaines s’est creusé pour atteindre environ 70% au cours des cinq dernières années. Il s’agit là d’une divergence remarquable, mais les investisseurs ne doivent pas s’imaginer qu’il en a toujours été ainsi. Tel est ce que déclare Geoffroy Goenen de chez Candriam lors d’un entretien avec Investment Officer.
« Entre 2008 et 2014, les entreprises européennes ont par exemple obtenu de bien meilleurs résultats que leurs homologues américaines. La période actuelle de sous-performance semble longue et on a l’impression qu’il en a toujours été ainsi, mais ce n’est pas le cas. »
Trois raisons
Selon Goenen, trois raisons principales expliquent la surperformance des actions américaines. Tout d’abord, le fait que nous ayons assisté ces deux dernières années à une réduction d’impôt particulièrement agressive pour les entreprises américaines, ce dont les entreprises européennes n’ont pas pu bénéficier. Deuxièmement, les entreprises américaines ont également acheté en masse un grand nombre de leurs propres actions. Et troisièmement, les indices américains contiennent proportionnellement plus d’entreprises actives dans des secteurs technologiquement avancés ou ‘disruptifs’.
La prime de risque pour les entreprises européennes a fortement augmenté en raison des péripéties liées au Brexit et d’autres problèmes géopolitiques en Europe.
Reversal to the mean ?
Aurons-nous un retour à la moyenne ? Il s’agit là d’une des forces les plus puissantes sur les marchés financiers. Goenen est relativement optimiste à cet égard. Il souligne toutefois que nous devons d’abord obtenir davantage de clarté concernant l’évolution du Brexit et que le projet européen doit également bénéficier d’un meilleur encadrement.
Enfin, Goenen souligne que dans son fonds Candriam Equities L Europe Innovation, il a pu réaliser ces 5 dernières années un rendement proche du S&P 500 américain et ce, avec des entreprises européennes.
« Dans des secteurs tels que la chimie de spécialités et les technologies alimentaires, l’Europe possède de très bonnes entreprises à même de concurrencer l’Amérique, telles que Chr. Hansen, Symrise et même DSM. Ce sont des entreprises dont la croissance des bénéfices est fabuleuse et qui peuvent vraiment faire la différence. »