Investment Officer a écouté le webinaire présenté par Didier Saint-Georges, stratège en chef de Carmignac Gestion. Il estime que le dollar américain reste un déterminant majeur de la liquidité mondiale, et veut un portefeuille avec des actions à la croissance prévisible, et de marchés émergents.
Didier Saint-Georges déclare que nous nous trouvons dans une phase classique de fin de cycle. « Nous constatons cependant quelques signes de reprise économique. Au cours des trois dernières années, les marchés ont réagi efficacement. Après une très mauvaise année 2018, les actions ont fortement progressé au cours des quatre premiers mois, mais n’ont ensuite rien fait de plus. Cependant, la baisse des taux d’intérêt de 2019 arrive progressivement à son terme. Au cours des dernières semaines, les valeurs cycliques et la valeur se sont de nouveau améliorées. »
ÉTATS-UNIS
Saint-Georges voit une dynamique intéressante aux États-Unis : « Les États-Unis convergent avec le reste du monde. Aux États-Unis, les consommateurs sont cependant progressivement affectés par le ralentissement de la croissance. De plus en plus de banques resserrent les conditions de crédit. Nous devons garder un œil sur le marché du travail, qui pourrait être affaibli par la hausse du chômage. C’est pourquoi nous restons prudents en ce qui concerne la valeur et les valeurs cycliques, et ne misons pas pleinement sur ce segment. »
Chine
« En Chine, rien de nouveau sous le soleil. Le marché est toujours en difficulté. La politique monétaire de ce pays n’est pas évidente, car il n’est pas une bonne idée de faire chuter le renminbi à un moment où la guerre commerciale est en cours de discussion et pourrait être résolue. La Chine a donc peu de possibilités de stimuler son économie. »
Europe
En Europe, Saint-Georges ne voit pas de « beaux chiffres économiques ». Le Vieux Continent montre des signes de stabilisation à un bas niveau. La performance de l’Allemagne est particulièrement faible, mais si nous examinons les PMI pour les nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière, nous constatons une dynamique de stabilisation. »
Titres à revenu fixe
En ce qui concerne les titres à taux fixe, Saint-Georges ne voit « rien d’intéressant en termes de duration. Nous ne prévoyons pas d’accentuation de la courbe des taux. Toutefois, il est peu probable que les taux d’intérêt continuent de baisser. Les Bunds allemands restent particulièrement chers. D’un autre côté, nous voyons de la valeur dans les obligations d’État grecques. »
Allocation
Le stratège de Carmignac est particulièrement attentif au dollar. « En 2018, nous avons vu l’approvisionnement en liquidités en dollars américains se réduire à la suite du resserrement quantitatif. Aujourd’hui, nous assistons de nouveau à une politique plus large, ce dont les actions des marchés émergents peuvent bénéficier. Nous trouvons également les actions chinoises intéressantes.
Dans le portefeuille de base, nous allons investir principalement dans des actions ayant une trajectoire de croissance prévisible. Nous avons une faible exposition au dollar américain. Dans le volet Marchés émergents, nous investissons dans des actions, des obligations et des devises. Notre exposition aux actions est généralement modérément élevée. »
Politique
Saint-Georges surveille également les risques politiques de près. « En 2020, il est fort possible que nous connaissions un changement de régime. L’inégalité devient de plus en plus un problème politique, auquel le protectionnisme est une réponse possible. Lorsque nous examinons les plans électoraux d’Elizabeth Warren, nous voyons que la principale réponse à ce problème est la redistribution, autrement dit des impôts et une réglementation plus stricte. Or le marché n’appréciera pas. En raison de cette incertitude, l’or mérite toujours une place dans le portefeuille. »