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Keith Ney (Carmignac) souligne le contexte qui reste favorable aux performances boursières, tandis que la Chine reste un segment à privilégier au niveau global, tant pour les actions que pour les obligations. 

Keith Ney a rejoint le Comité d’Investissement Stratégique de Carmignac  en avril 2021, afin d’apporter notamment son expertise dans la construction de portefeuille au niveau obligataire. Sa longue carrière chez le gestionnaire français l’a amené à développer une expertise tant dans le domaine des actions que sur les marchés obligataires. Outre sa position dans le comité, il co-gère plus directement le fonds Carmignac Patrimoine Europe.

Crise sanitaire

Nous avons eu l’occasion de le rencontrer lors de son premier passage à Bruxelles depuis le début de la crise sanitaire, afin qu’il nous éclaire sur comment Carmignac Patrimoine est positionné pour les prochains mois. Après plusieurs années difficiles, la stratégie phare de Carmignac confirme son retour, avec une progression de 3% en 2021 qui fait suite à deux exercices (2019 et 2020) durant lesquels le fonds a progressé de plus de 10%. 

 « La situation des grands blocs économiques est particulièrement contrastée, avec une Chine qui a adopté un positionnement conservateur, tandis que les Etats-Unis se sont montrés très agressifs au niveau monétaire et fiscal au point de frôler aujourd’hui une surchauffe économique. Dans le même temps, le rebond européen est plus timide en raison d’une campagne de vaccination qui a mis du temps à se mettre en place, et d’un effort budgétaire plus modeste qu’aux Etats-Unis ». 

Facteur de risque

Au niveau des politiques monétaires, Keith Ney souligne que le marché semble rester confiant dans la capacité de la Réserve Fédérale à faire face aux pressions inflationnistes, tandis que la Banque Centrale Européenne a raison de ne pas se précipiter à resserrer sa politique. « Jerome Powell est parvenu à maintenir les attentes d’une hausse des taux sur un niveau très faible, un contexte qui reste globalement favorable aux actifs risqués ». 

A plus long terme, Keith Ney estime toutefois qu’il existe un risque que ces pressions inflationnistes deviennent structurelles dans plusieurs domaines, comme l’arrêt de certaines contraintes qui ont empêché une hausse des loyers américains durant les 12 derniers mois. « Une augmentation plus rapide de l’inflation américaine constitue le principale facteur de risque sur les marchés, car elle contraindrait une intervention plus rapide des autorités monétaires ». 

Actions de croissance

Au niveau de la stratégie des portefeuilles multi actifs chez Carmignac, Keith Ney souligne que l’exposition cyclique sur la réouverture des économies est aujourd’hui en train d’être réduite pour se repositionner sur les actions de croissance séculaire, dans des domaines comme les valeurs de consommation ou les valeurs technologiques exposées sur la digitalisation des économies.  

« La surperformance la croissance devrait rapidement se remettre en place ». Il constate également que l’argument de la valorisation élevée de ces actions n’est pas vraiment pertinent. « Dans un contexte où la croissance a tendance à se raréfier, ces valeurs vont vraisemblablement rester chères, voire même devenir encore plus chères ».

« Le portefeuille boursier devrait d’ailleurs rester le moteur de la performance durant les prochains mois ». Il souligne également qu’il n’est pas correct de considérer l’Europe comme une zone peu attractive. « Le continent dispose de nombreuses valeurs attractives dans de nombreux secteurs de pointe, comme les énergies vertes ou les biotechnologies », indique Keith Ney.

Axe chinois

Au niveau de Carmignac Patrimoine, la stratégie boursière est également axée sur les actions chinoises, qui représentent 7% des actifs sous gestion. « Elles ont souffert ces derniers mois en raison des incertitudes liées aux nouvelles règlementations, mais nous restons convaincus qu’elles joueront en notre faveur dans le futur ».

Keith Ney constate également que certaines des sociétés chinoises ont commencé à racheter leurs actions en raison de leur faible valorisation, « un phénomène très rare pour les sociétés chinoises et pour les valeurs technologiques à forte croissance ». 

Pour ce qui est du positionnement sur les marchés obligataires, il privilégie un positionnement sur les emprunts souverains de l’Italie, qui disposent encore un potentiel de contraction. « Nous attendons un impact positif des réformes qui vont être mises en place par Mario Draghi ». Carmignac Patrimoine est également exposé sur la dette chinoise, dans un contexte de détente des taux de la part de la banque centrale durant les prochains mois.
 

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