Les petites banques belges n’ont pas profité de la croissance économique. Leurs bénéfices nets ont chuté de près de 20 pour cent en moyenne. En cause, les faibles taux d’intérêt, la rigueur des règles européennes, les taxes bancaires et la numérisation.
C’est ce que révèlent, d’après De Tijd, les chiffres annuels de sept petits et moyens acteurs du secteur bancaire. Les faibles taux d’intérêt et une série de refinancements ont divisé par deux les bénéfices d’Axa. Quant à Deutsche Bank, elle n’a pas enregistré le moindre bénéfice en raison d’importants investissements réalisés pour sa structure informatique.
Argenta, affectée par des problèmes informatiques, a vu son bénéfice net chuter de 21,5 pour cent ; pour Crelan, cette baisse a été de 9,5 pour cent. VDK Bank, entre autres, a néanmoins constitué une exception. La banque gantoise a enregistré près de 10 pour cent de bénéfices. Pour Banque J. Van Breda, qui s’adresse aux indépendants, il est question de 4 pour cent, et plus de 20 pour cent pour le gestionnaire de patrimoine Delen Private Bank.
Les faibles taux d’intérêt, la pression règlementaire accrue, les taxes bancaires et le changement de comportement de la clientèle, qui exige de nombreux investissements dans l’infrastructure informatique, sont les principales causes de la situation pénible que traversent ces banques.
Kasper Peters, spécialiste des services financiers et associé chez Deloitte, déclare, dans De Tijd, que toutes ces nouvelles règles avantagent involontairement les grands acteurs du secteur. Certes, les bilans des banques indiquent la suppression progressive de leurs activités, mais elles ont acheté, les dernières années, davantage de produits financiers qui ne figurent pas sur ces bilans, précise Peters.
« Les chiffres ne reflètent pas du tout l’évolution réelle. Depuis environ cinq ans, les banques essaient d’également prospérer par la vente de produits d’investissement, comme des fonds. Toutes ces nouvelles règles étaient censées renforcer la concurrence au sein du paysage bancaire mais, dans la pratique, on peut observer une nouvelle concentration d’un groupe réduit de gros acteurs du secteur. »