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Les animaux de compagnie sont non seulement de chouettes compagnons de vie, mais ils constituent également un excellent investissement. ‹Chaque année, la pet economy, ou économie des animaux de compagnie, progresse plus vite que l’économie dans son ensemble et ce, en raison de la conjonction de plusieurs mégatendances,› explique Andreas Fruschki, directeur du fonds Allianz Pet and Animal Wellbeing, lors d’un entretien avec Fondsnieuws.  

Le montant dépensé pour les animaux de compagnie aux États-Unis, le pays qui, selon Fruschki, compte le plus grand nombre d’animaux de compagnie par habitant, a augmenté en moyenne de 5,2 % par an au cours des dix dernières années, explique-t-il. Et cette année, ce montant devrait dépasser les 100 milliards de dollars. En Europe, les dépenses consacrées aux animaux de compagnie ont également augmenté ces dernières années. « Et la Chine a environ une génération de retard sur l’Occident. Là-bas, la croissance s’élève même actuellement à 15 % par an. »

Cette croissance de la pet economy repose sur deux piliers : de plus en plus de personnes prennent un animal de compagnie, mais elles y consacrent aussi de plus en plus d’argent. La popularité des animaux de compagnie résulte d’une combinaison de plusieurs mégatendances, explique Fruschki. « Tout d’abord, l’évolution démographique : les ménages sont de plus en plus petits, c’est pourquoi les gens sont plus enclins à prendre un animal de compagnie. De plus, les jeunes générations, comme les millennials, possèdent plus souvent un animal de compagnie que leurs parents, et elles y consacrent aussi davantage d’argent », explique l’Allemand, qui compte lui-même deux chiens au sein de sa famille.  

Snoopy

Ce dernier point est lié à une autre tendance : les animaux de compagnie sont de plus en plus considérés comme un membre de la famille à part entière, notamment en raison du fait que les familles sont de plus en plus petites. « Dans les années 50, un chien vivait généralement dans une niche au jardin, comme Snoopy, et les dépenses qui lui étaient consacrées n’allaient pas au-delà de quelques vaccins et de simple nourriture pour chien. » Mais voilà bien longtemps que ce n’est plus le cas. « Aujourd’hui, les animaux de compagnie vivent dans la maison avec le reste de la famille, et dorment parfois même dans le lit de leur maître. De ce fait, les maîtres ont des exigences plus élevées quant à la santé et l’hygiène de leurs animaux. Et comme il est aujourd’hui normal que les animaux de compagnie vivent à l’intérieur, habiter en ville n’est plus un obstacle pour prendre un animal. »

De même, les gens sont également prêts à dépenser beaucoup plus d’argent pour ces nouveaux membres de la famille. Fruschki : « Les millennials, en particulier, veulent que leurs animaux de compagnie vivent aussi bien qu’eux. Il faut donc que leur alimentation soit aussi saine et aussi savoureuse que possible. » Il y a beaucoup plus de choix d’aliments pour chiens et chats aujourd’hui qu’il y a dix ans, par exemple. « Comme des aliments frais pouvant être commandés en ligne. À cet égard, le choix est infini, et les aliments peuvent être adaptés à la race et à l’âge de l’animal. »

Les aliments végétariens pour chiens et chats sont également en augmentation. « C’est un marché de niche qui, à mon avis, devrait se développer. Comme de plus en plus de personnes deviennent végétariennes, de plus en plus de propriétaires de chiens et de chats mangent végétarien. Il est donc logique qu’ils veuillent une alimentation végétarienne pour leur animal de compagnie. » 

Les producteurs d’aliments pour animaux de compagnie représentent environ un cinquième du portefeuille du fonds Pet and Animal Wellbeing. La stratégie du fonds est unconstrained, ce qui signifie que les investissements peuvent être réalisés dans le monde entier et ce, aussi bien dans des petites que des grandes capitalisations. La plupart des sociétés du fonds sont des sociétés à moyenne capitalisation des États-Unis et du Royaume-Uni. 

Santé animale

La pondération de loin la plus importante du fonds (environ 45 %) est celle du secteur des soins de santé. En effet, c’est le segment de la pet economy qui connaît la croissance la plus rapide. Fruschki : « Les animaux de compagnie reçoivent de plus en plus de traitements médicaux, notamment parce que de plus en plus de choses sont possibles dans le domaine médical. Il y a cinq ou dix ans, vous n’auriez peut-être même pas reçu de diagnostic, mais aujourd’hui, de plus en plus de traitements sont disponibles. » Et cela a son prix. « Si votre chien souffre d’arthrose ou d’une autre maladie chronique, cela peut facilement vous coûter plusieurs milliers d’euros par an en médicaments. Mais la plupart des maîtres sont prêts à payer pour ça. »

Les soins de santé pour les chiens et les chats constituent en outre un investissement lucratif. « Les marges sont plus élevées que pour les soins de santé humaine, car il y a moins de concurrence et moins de contrôle de l’État. » En raison de ces coûts élevés, les gens souscrivent aussi de plus en plus souvent une assurance pour leur chien ou leur chat. Cette niche occupe environ 10 % des actifs du fonds. » 

Animaux de compagnie plus populaires suite au coronavirus
 
Un examen des performances du fonds Pet and Animal Wellbeing montre que l’épidémie de coronavirus a été favorable aux entreprises en portefeuille. Alors que jusqu’en mars 2020, la performance du fonds était plus ou moins en ligne avec celle de l’indice de référence, le MSCI ACWI Total Return, on observe depuis lors une nette surperformance : au cours de l’année écoulée, le fonds a réalisé un rendement d’environ 33 % (LU1931535857), soit 13 points de pourcentage de plus que l’indice de référence.

« La pandémie a accéléré les tendances existantes. Cela s’est par exemple traduit par une augmentation plus rapide du nombre d’animaux de compagnie, car beaucoup de personnes se sont senties seules à cause de la pandémie », explique Fruschki. « Comme l’attention s’est portée sur ce point, davantage de personnes ont sans doute pris conscience du fait que la pet economy se trouve dans un sweet spot, et ont commencé à y investir. » 

Jusqu’à présent, le noyau dur des investisseurs du fonds était constitué de vétérinaires et autres professionnels de la santé. « Je n’ai pas de chiffres à ce sujet, mais c’est mon estimation, basée sur des preuves anecdotiques. Ces personnes ont investi dans notre fonds parce que, de par leur contexte, elles ont été les premières à prendre conscience de l’énorme potentiel de croissance de l’économie des animaux de compagnie. » 

Mais cette prise de conscience est en train de se généraliser, estime Fruschki. « Tous les résultats annuels des entreprises du portefeuille ne sont pas encore arrivés, mais la très grande majorité d’entre elles ont enregistré une augmentation substantielle de leur chiffre d’affaires. » Fruschki ne s’attend d’ailleurs pas à ce que cette croissance se poursuive au même rythme. « La croissance se produit maintenant à partir d’un niveau plus élevé, c’est pourquoi je m’attends à ce qu’elle redescende vers le niveau de la tendance. Mais elle reste nettement supérieure à la croissance économique moyenne. » 
 

 

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