Lorsque l’on évoque les banques privées, Crelan n’est généralement pas le premier nom qui vient à l’esprit. Mais maintenant que la fusion avec Banque Axa est digérée, la banque coopérative étoffe ses services de gestion de fortune. La banque de détail chasse donc désormais de plus en plus sur les mêmes terres que les banques privées.
Crelan propose une solution qui existait depuis trois ans déjà chez Banque Axa, rachetée en juin 2024 par la coopérative. À 100 000 euros de patrimoine mobilier, son seuil d’entrée est relativement faible (les grandes banques exigent un patrimoine minimal de 250 000 euros). Dès lors, Crelan ne parle pas de private banking, mais de personal banking.
« Nous avons l’intention de proposer aux clients du personal banking un service de private banking », explique Jérôme Massin, Head of Value Proposition Savings & Investments. « Nous avons créé une offre pour la plupart des clients dont les besoins sont urgents. C’est pourquoi nous avons fixé un seuil aussi bas. Nos chiffres montraient que de nombreux clients s’intéressaient aux investissements et possédaient un certain patrimoine, mais qu’ils n’en faisaient rien chez nous. »
Plus de 7000 clients ont déjà souscrit l’offre, ce qui représente un actif total de 1 milliard d’euros. « Nous adoptons une approche exhaustive : le client est accompagné par nos experts et bénéficie de nos services. Il ne doit rien faire lui-même. »
Crelan constate que l’intérêt des clients fluctue au gré des cours de Bourse. « La clientèle réagit toujours avec un temps de retard, explique Jérôme Massin. Lorsque la Bourse se porte bien, les demandes affluent. Mais quand le marché pique du nez, il est difficile de convaincre les clients d’investir davantage. »
Un atout : le réseau d’agences
Avec plus de 700 agences, Crelan peut se targuer de posséder le plus important réseau indépendant de Belgique. Les agents jouent un rôle crucial. « Ils assurent la gestion de la relation », explique Jérôme Massin. La banque entend encore élargir ses services. Chaque agence comptera un expert en investissement auquel les clients pourront poser toutes leurs questions en matière de planification financière.
Crelan voit du potentiel sur le segment des investissements jusqu’à un million d’euros. La banque de détail, qui s’est développée grâce à son ancrage dans le secteur agricole (dont témoigne son ancien nom, Landbouwkrediet), chasserait ainsi sur les terres des banques privées traditionnelles. « Entre 100.000 et 1 million d’euros, les besoins d’investissement sont souvent les mêmes. Nous avons une offre pour chacun. Les clients peuvent choisir entre 85 fonds », explique Jerôme Massin.
Pour les clients dont la fortune dépasse les 250 000 euros, la banque propose déjà des services supplémentaires en matière de planification patrimoniale et de conseil en succession.
Grandes fortunes
À l’avenir, Crelan entend élargir sa cible aux clients encore plus fortunés. « Nous allons d’abord analyser ce que veulent nos clients les plus fortunés, puis déterminer ce que nous pouvons leur offrir. Nous ne voulons pas forcément copier les autres banques. Mais nous voyons du potentiel de création dans le segment des grandes fortunes. »