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Dans un monde sous haute pression, il faut des experts et des conseillers capables d’expliquer comment nous pouvons assurer notre avenir. C’est ce qu’affirme Jonathan Holslag, professeur à la VUB.

Nous sommes à un point de basculement», tel était le message du professeur et politologue de la VUB Jonathan Holslag lors de la conférence annuelle de BZB-Fedafin. Il a décrit un monde de grande agitation. La relation entre la Chine et les États-Unis est sous haute tension, car le pouvoir se déplace de plus en plus de l’Ouest vers l’Est. Historiquement, de tels changements de pouvoir ont toujours été accompagnés de fortes tensions et souvent de violence entre les principaux acteurs». 

Ce processus est déjà en cours. La tension entre la Chine, les États-Unis et la Russie est déjà telle qu’une nouvelle guerre froide et une course aux armements ne sont pas loin. Le découplage de certaines parties du secteur financier n’est pas non plus inconcevable : la Russie travaille déjà sur son propre système financier et la Chine s’emploie à réduire son exposition aux entreprises occidentales.

En outre, selon M. Holslag, d’énormes forces perturbatrices continuent de s’accumuler en Afrique. D’ici quelques décennies, la population y augmentera d’un milliard de personnes, dans une région qui sera gravement touchée par le réchauffement climatique et où les conditions économiques sont également incertaines. La pression migratoire en provenance de cette région va inévitablement augmenter. Comme si cela ne suffisait pas, au milieu de tout ce tumulte, le monde occidental est en état de désintégration. Le projet européen vacille, d’abord à cause du Brexit et maintenant à cause des problèmes avec la Hongrie et la Pologne.

Une société à l’épreuve des chocs

La Belgique est un petit pays mais elle va clairement ressentir les conséquences de ce qui se passe sur la scène mondiale. Holslag : «Nous sommes l’un des pays les plus mondialisés du monde. Nous profitons énormément de la mondialisation en période de prospérité, mais nous la ressentons de manière plus aiguë lorsqu’il y a un pépin».

Pour y faire face, M. Holslag formule quelques recommandations pour le secteur financier de notre pays. Les banques et les assureurs doivent aider les familles dans les choix souvent difficiles qu’elles doivent faire. Les institutions qui se concentrent uniquement sur la vente de produits se rendront inutiles dans une société que nous devons rendre résistante aux chocs en premier lieu». Il plaide pour un retour à l’essentiel : «Quelle est la finalité de nos efforts d’épargne et de nos investissements ? Nous pensons toujours en premier lieu à stimuler les activités économiques ou les développements technologiques. Mais ceux-ci ne servent que le véritable objectif : créer un monde meilleur pour nos enfants. Les familles n’ont pas besoin de produits, elles ont besoin de conseils pour faire les bons choix pour l’avenir de leurs enfants.

Investir dans son propre avenir

Selon M. Holslag, les familles belges doivent également investir dans leur propre avenir. Il y a beaucoup d’argent sur les comptes d’épargne, mais il n’est pas suffisamment activé. Pourtant, le besoin d’investissement dans notre pays est énorme. Des investissements massifs sont nécessaires dans les infrastructures énergétiques, les nouvelles routes, les égouts et la reconstruction de la zone sinistrée après les inondations. Les banques et les assureurs sont confrontés au grand défi d’offrir des opportunités d’investissement à bas seuil et résistantes aux chocs. Le besoin est là, tout comme le capital. Si les institutions financières peuvent établir ce lien correctement, alors la banque peut être quelque chose de très noble».

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