L’exposition de DNCA Invest Eurose sur les marchés boursiers est proche de ses sommets historiques, tandis que la poche obligataire est très largement positionnée sur les obligations italiennes et sur la dette d’entreprise.
DNCA Invest Eurose fait partie des fonds mixtes flexibles prudents très populaires chez les assureurs et les investisseurs belges, avec des actifs sous gestion qui dépassent 5,5 milliards d’euros.
La performance annualisée tourne autour de 3,1 % sur les cinq dernières années, avec une volatilité nettement plus faible que ses principaux concurrents, ce qui explique les quatre étoiles accordées par Morningstar à ce produit en dépit d’une exposition géographique centrée sur la zone euro. Nous avons eu l’occasion de discuter avec Philippe Champigneulle (co-gestionnaire du fonds) lors de son récent passage à Bruxelles.
Quelle est votre analyse de l’environnement actuel ?
« L’environnement économique reste bien orienté, avec des fondamentaux solides. En dépit d’un petit ralentissement observé au premier semestre, la tendance reste au-dessus du potentiel de long terme, notamment grâce aux investissements. Le cadre reste donc positif et sain pour rester exposer sur les marchés européens ».
Quel est le positionnement actuels du fonds sur les marchés boursiers ?
« Le positionnement sur les marchés boursiers n’a pas cessé d’augmenter depuis la fin de la crise financière, et se situe désormais autour de 31% des actifs sous gestion (contre un maximum de 35%). Le segment value affiche une décote historiquement élevée par rapport aux actions de croissance, qui n’a été observé que durant les périodes de forte volatilité. Dans cette optique, nous avons un biais sur le marché français ainsi que sur des secteurs comme les télécoms, l’énergie ou l’automobile. A l’inverse, nous continuons d’éviter les actions des groupes bancaires, en raison de la relative opacité de leur rentabilité ».
Et sur la poche obligataire ?
« DNCA est avant tout un gestionnaire action, et c’est le positionnement sur les actions qui déterminera la poche obligataire. Comme nous sommes aujourd’hui à un niveau d’exposition assez élevé sur les bourses, notre positionnement obligataire se doit d’être plus prudent. Il n’y a rien de pire que d’annoncer aux clients que la performance est négative à cause du portefeuille obligataire, en particulier lorsque les marchés boursiers traversent une bonne année ».
Quels seront les principaux biais du portefeuille taux ?
« Nous n’avons pas d’exposition sur la dette souveraine des pays core. Nous avons toutefois constitué une importante position de 17% sur la dette italienne suite à la correction importante intervenue avant l’été, surtout par le biais d’obligations indexées sur l’inflation. Nous restons convaincus que la raison prévaudra dans ce domaine, et qu’un budget mesuré finira par être proposé aux instances européennes. Le reste de la poche est exposée sur les obligations d’entreprise, essentiellement de bonne qualité. Et vu la taille de la poche action, l’exposition sur la dette à haut rendement sera limitée ».
Vous conservez également une importante poche liquide ?
« En combinant les liquidités et les émissions dont l’échéance est inférieure à six mois, nous arrivons à près de 20% des actifs sous gestion. Ceci nous permet d’être réactifs lorsqu’un événement se produit sur les marchés. Nous avons ainsi vu ces derniers mois le moindre risque être immédiatement sanctionné, notamment sur la dette de Casino »
A quelle performance les investisseurs peuvent-ils s’attendre pour le long terme ?
« Je pense que les investisseurs peuvent s’attendre à une performance qui tournera annuellement entre 3 et 4% par an. Le niveau des marchés obligataires rend aujourd’hui difficile d’attendre les niveaux que nous avons historiquement obtenu, et qui tournaient autour de 5% par an ».