Delen Private Bank souhaite se développer aux Pays-Bas par le biais d’acquisitions ainsi qu’en se concentrant sur les segments de marché spécifiques des jeunes et des patrimoines compris entre 100 000 et 1 000 000 euros.
En Belgique, Delen Private Bank est une référence, mais aux Pays-Bas, tout le monde ne connaît pas encore cette banque familiale. Frederik Kalff, le directeur de Delen aux Pays-Bas, travaille activement avec son équipe pour faire connaître la banque privée chez nos voisins aussi.
« Nous sommes vraiment en pleine croissance et nous nous concentrons actuellement sur l’acquisition de nouveaux clients, a déclaré Frederik Kalff à Investment Officer. Delen Pays-Bas est passé de 250 clients en 2019 à près de 2500 aujourd’hui.
Il estime cependant que la notoriété de la marque aux Pays-Bas reste faible. « C’est un problème que nous rencontrons encore occasionnellement. Lors des premiers entretiens avec les clients, nous constatons qu’ils sont encore en phase d’exploration. »
Jeunes professionnels
Delen cible surtout un groupe cible souvent délaissé, à savoir le groupe intermédiaire disposant d’un patrimoine de cent mille à un million d’euros, ainsi que les jeunes professionnels en train de se constituer un patrimoine. « Ils ne se sentent pas les bienvenus dans les grandes banques, mais ne peuvent pas non plus s’adresser aux banques privées traditionnelles. Ce groupe est donc un peu oublié et nous voulons le servir. En coulisse, nous avons mis en place une structure permettant de servir aussi les clients possédant un patrimoine compris entre cent et deux cent mille euros, explique Frederik Kalff. Ils bénéficient chez nous du même service que les clients possédant un patrimoine de 2,5 millions d’euros. »
Pour le mid- et le back-office, Frederik Kalff affirme pouvoir s’appuyer fortement sur l’infrastructure mise en place en Belgique. « Nous nous sentons très soutenus par la Belgique sur ce plan, ce qui nous permet de rentabiliser le service dans le segment inférieur du marché. » Delen affirme également pouvoir recruter rapidement de nouveaux clients, car de nombreuses opérations sont automatisées en coulisses, mais aussi parce que la banque privée assure elle-même les tâches de conservation en interne.
Croissance par acquisitions
Pour stimuler la croissance, certaines acquisitions ont déjà été réalisées. Delen a racheté Nobel Vermogensbeheer en 2019 et, plus récemment, Groenstate, basé à Hengelo. Delen compte désormais quatre bureaux, répartis sur l’ensemble des Pays-Bas et comptant environ 1,5 milliard d’euros sous gestion. La branche néerlandaise reste toutefois dans l’ombre de sa maison mère belge, qui gère actuellement quelque 35 milliards d’euros.
« Nous cherchons activement à nous développer par le biais d’acquisitions. » Frederik Kalff recherche en particulier des acteurs ayant un ADN et une philosophie d’investissement similaires. « Nous sommes un investisseur en actions mondiales et adoptons une approche indicielle. Il serait donc difficile de trouver une synergie avec une entité ayant une focalisation très spécifique, par exemple sur les actions à forte conviction. »
« Un gestionnaire d’actifs entièrement discrétionnaire ayant aussi bien des clients particuliers que des entrepreneurs est intéressant pour nous, et nous sommes prêts à payer ce qu’il faut pour un tel rachat. »
Huit profils
Delen travaille avec huit profils d’investissement différents, le plus offensif étant entièrement composé d’actions et le plus défensif, entièrement d’obligations. En termes de revenu fixe, la banque s’intéresse principalement aux obligations d’entreprises ainsi qu’aux obligations d’État à court terme. La base du portefeuille d’actions est l’indice MSCI World All Country, avec une position importante aux États-Unis et des positions plus modestes en Europe, au Japon et dans la région Asie-Pacifique. Delen apporte quelques accents ici et là. « Au cours des 12 derniers mois, nous avons quelque peu sous-pondéré les actions de croissance en raison des récentes évolutions des taux d’intérêt, et avons davantage privilégié la valeur et les investissements à faible volatilité. Nous pouvons ajuster nos portefeuilles en jouant sur une vingtaine de leviers. » Delen combine aussi bien des styles passifs qu’actifs dans sa stratégie d’investissement.
Gestionnaires locaux
La banque privée travaille avec divers gestionnaires actifs locaux, ce qui facilite la mise en œuvre de certains ajustements mineurs au sein du portefeuille. « Les gestionnaires actifs locaux ont une vision beaucoup plus précise des actions à détenir dans une région donnée », explique-t-il. Delen indique que le nombre de gestionnaires actifs augmente progressivement. « Auparavant, nous n’avions par exemple pas d’expert au Japon, c’est pourquoi nous avons utilisé pendant un an et demi un fonds indiciel pour investir au Japon. Nous avons maintenant trouvé un gestionnaire sur place, ce qui nous permet de sélectionner vraiment les meilleures actions japonaises. »
Frederik Kalff explique que la maison mère en Belgique ne tire pas toutes les ficelles et que la filiale néerlandaise peut opérer de manière relativement autonome. « Notre philosophie d’investissement repose sur la même vision macroéconomique, mais tandis que la Belgique investit principalement selon des règles individuelles, nous privilégions les trackers et les fonds actifs. Nous pensons que cela nous offre davantage de flexibilité pour apposer certains accents dans le portefeuille. Mais bien sûr, les deux approches ont leurs avantages. »