Quatre investisseurs sur dix ayant acheté des actions au cours des six derniers mois regrettent aujourd’hui de l’avoir fait. Les investisseurs restent pessimistes malgré la reprise des cours boursiers.
C’est ce qui ressort du baromètre mensuel des investisseurs ING. Pour le sixième mois consécutif, il se situe bien en dessous de son niveau neutre. Dans le contexte d’anticipations de récession plus aiguës, l’aversion au risque reste élevée. Bien que la plupart des Belges aient un horizon d’investissement à long terme, nombre d’entre eux sont guidés par les mouvements de prix récents et leurs émotions lorsqu’ils prennent des décisions d’investissement.
Le baromètre ING des investisseurs a atteint 72 points en juillet, après être tombé à 69 points en juin. Cela indique toujours une humeur plutôt pessimiste parmi les investisseurs belges, car c’est le sixième mois consécutif que le baromètre est en dessous du niveau neutre de 100 points. Les attentes économiques restent modérées : seuls 20 % s’attendent à ce que le ciel s’éclaircisse au cours des trois prochains mois. Pas moins de 54 % s’attendent à un nouveau ralentissement économique.
Quatre Belges sur dix qui ont acheté des actions au cours des six derniers mois semblent aujourd’hui regretter de l’avoir fait. Beaucoup ont considéré qu’il s’agissait d’un moment d’entrée, mais le baromètre indique que «la moitié des personnes interrogées indiquent qu’une baisse de 15 % du marché boursier constitue une bonne opportunité d’achat».
En outre, près de deux tiers des investisseurs estiment que ceux qui peuvent épargner leur argent pendant plus de cinq ans devraient toujours en placer une partie en actions. Seuls 9 % sont en désaccord avec cette affirmation.
Mais l’aversion au risque semble prévaloir chez de nombreux investisseurs en ce moment. Pas moins de 59 % d’entre eux disent ne pas vouloir prendre de risque avec leurs économies. Selon le Baromètre, seuls 15 % d’entre eux voient les choses différemment. Au cours des six derniers mois, 41 % des investisseurs belges interrogés ont déclaré avoir acheté des actions ou des fonds d’actions, mais pas moins de 39 % regrettent aujourd’hui de l’avoir fait.
Communauté
Le baromètre des investisseurs est clairement beaucoup plus élevé chez les Belges francophones que chez les Flamands. C’est plutôt inhabituel, car habituellement le baromètre est légèrement plus élevé dans le nord que dans le sud du pays. Selon le baromètre, une explication possible est que les investissements plus risqués comme les actions sont plus répandus chez les néerlandophones que chez les francophones. Par exemple, 64 % des néerlandophones ont signalé un rendement négatif de leurs investissements au cours des six derniers mois, contre 52 % des francophones.
Avec des prévisions économiques au niveau de la récession, de nombreux investisseurs sont logiquement moins optimistes que l’année dernière : 48 % des investisseurs pensent que la bourse va perdre du terrain au cours des trois prochains mois, tandis que 22 % seulement espèrent une remontée. C’est depuis le mois de janvier que les optimistes de la bourse sont majoritaires. Les perspectives à long terme du marché boursier ont également été revues à la baisse. Par exemple, 59 % des investisseurs s’attendent à ce que le marché boursier génère un rendement annuel moyen inférieur à 5 % au cours des dix prochaines années.