« Nous souhaitons accroître la diversité de genres dans le secteur financier. Plutôt que de miser sur l’old boys network, nous construisons un new girls network », déclare Linda Hentzepeter, partnership manager chez Female x Finance.
« Pour ce faire, nous nous concentrons sur trois piliers. Tout d’abord, le réseau, qui compte aujourd’hui plus de 4000 jeunes femmes intéressées par la finance. Nous avons construit cette communauté avec plus de 40 ambassadrices différentes dans des villes universitaires, en collaborant avec les associations étudiantes, en effectuant du marketing en ligne et en organisant des événements. »
Au sein de ce réseau, Female x Finance mise sur l’éducation, le deuxième pilier. « Nous voulons mettre à la disposition de nos membres les outils appropriés pour entamer une carrière dans la finance, c’est pourquoi nous fournissons des outils et des formations ainsi qu’un accompagnement personnel. Nous aidons nos membres à s’orienter en leur présentant les différents secteurs de la finance. Elles apprennent ainsi à connaître les options qui s’offrent à elles. D’autre part, nous aidons des entreprises à se positionner de manière à attirer et retenir les talents féminins. »
Cela nous amène au troisième pilier, la mise en relation des femmes et des entreprises. « Nous travaillons aujourd’hui avec plus de 50 entreprises qui partagent notre mission. Nous leur fournissons en permanence un feedback sur les préoccupations de la nouvelle génération. Nous formons le lien entre nos membres et ces entreprises. Jusqu’à présent, nous avons ainsi déjà pu réaliser 140 placements », explique Hentzepeter.
Abaisser les barrières
Afin d’attirer davantage de femmes dans le secteur, Female x Finance s’efforce d’abaisser les barrières à l’entrée. « Nous constatons que de nombreuses femmes n’ont pas de réseau, c’est pourquoi nous essayons de créer ce nouveau réseau. Ou, ainsi que nous le formulons souvent, nous ne sommes pas un ‘old boys network’, mais un ‘new girls network’. C’est ainsi que nous mettons en relation des profils juniors avec des profils plus expérimentés à même de les aider à progresser. »
De nombreuses femmes manquent également de modèles dans le secteur. « Si vous souhaitez emprunter une certaine voie, il est utile de connaître des personnes qui vous ressemblent et ont suivi le même parcours professionnel. Nous y parvenons notamment en publiant de nombreuses interviews avec différents modèles. »
Enfin, Female x Finance fournit à ses membres les outils nécessaires pour développer une carrière dans la finance. « En collaboration avec nos partenaires, nous avons développé du matériel de formation concret. Nous dispensons par exemple des formations sur le processus de candidature. Nos membres apprennent ainsi à quoi s’attendre et comment se préparer au mieux. Nous ne mâchons pas le travail, mais donnons un coup de pouce dans la bonne direction afin que nos membres aient la confiance en elles nécessaire lorsqu’elles postulent. »
Hentzepeter souligne que des préjugés en matière de recrutement persistent encore. « Inconsciemment, les personnes ont tendance à favoriser les candidats qui leur ressemblent. Traditionnellement, le processus de sélection est très masculin, ce qui reste un problème pour les femmes. C’est pourquoi nous développons pour nos partenaires des formations en matière de préjugés inconscients ainsi que d’entretiens et recrutements inclusifs. Cela peut être réalisé en utilisant des outils plus anonymes. Afin d’éliminer un maximum de préjugés, nous travaillons à l’utilisation de CV anonymes, sans photo, ni nom, ni lieu de résidence. »
Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus
Les prétendues différences entre les hommes et les femmes ont déjà fait couler beaucoup d’encre, et il en va de même dans le domaine de la finance. « Il existe de nombreuses études sur les différences entre les hommes et les femmes en matière d’investissement. Ce que nous entendons souvent dans la pratique, c’est que les femmes effectuent davantage de travail préparatoire et font mieux leurs devoirs. Elles sont donc plus réfléchies et se concentrent davantage sur le long terme. Mais bien sûr, on ne peut pas mettre tous les hommes et toutes les femmes dans le même panier et généraliser. Les hommes comme les femmes peuvent être de bons investisseurs. »
« Nous constatons cependant qu’il subsiste traditionnellement un préjugé selon lequel les femmes seraient plus émotives et se laisseraient davantage guider par leurs émotions. C’est un stéréotype auquel les femmes se heurtent encore dans le monde de l’investissement et que nous devons combattre », conclut Hentzepeter.