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« À cet égard, l’Europe en particulier bénéficie de notre préférence. Sur le plan thématique, nous misons sur la transition énergétique, la cybersécurité, les soins de santé et les infrastructures », déclare Wim D’Haese, responsable de la stratégie d’investissement chez Deutsche Bank Belgique.

Portant un regard rétrospectif sur 2022, D’Haese déclare : « Nous n’avons peut-être jamais connu une telle année boursière auparavant. » En raison de la hausse rapide de l’inflation, les banques centrales ont dû relever très rapidement les taux d’intérêt. « Les conséquences de cette situation sont tout à fait exceptionnelles », estime D’Haese. 

« Les obligations d’État américaines à dix ans ont connu leur pire performance depuis plus d’un siècle. De plus, aussi bien ces obligations que le S&P 500 ont perdu simultanément plus de 10 % en un an, ce qui est sans précédent. » En raison de la politique monétaire des banques centrales, le stock de dette à taux négatif a atteint la somme colossale de 18 000 milliards de dollars en 2021. « Depuis le 5 janvier de cette année, ce chiffre est retombé à 0, un revirement tout bonnement gigantesque. »

« À cela s’est ajoutée la forte hausse des prix de l’énergie et du gaz. Cet été, ils étaient à un moment donné pas moins de 25 fois plus élevés qu’au 1er janvier 2020 », conclut D’Haese. 

Coussin obligataire

Le stratège en investissement part du principe qu’une grande partie de la hausse des taux d’intérêt est déjà derrière nous. « La hausse peut encore se poursuivre encore un peu, mais le pire est passé. Cela n’aura donc pas le même impact négatif sur les obligations qu’en 2022. »

Par conséquent, les deux types d’obligations ont à nouveau du potentiel. « Les coupons plus élevés constituent un bon coussin si les taux d’intérêt augmentent encore. Si l’inflation ralentit un peu, on pourrait battre l’inflation avec le rendement des obligations à 5-7 ans. Même en choisissant des obligations de haute qualité, comme les obligations Investment Grade », ajoute D’Haese.

Europe first !

Nous n’avons pas encore vu le véritable creux de l’économie. « Nous prévoyons une légère récession en Europe et aux États-Unis. » Un certain nombre de facteurs étayent ce scénario. « D’une part, le marché du travail américain reste très fort. D’autre part, l’hiver en Europe semble beaucoup moins rigoureux que prévu. En outre, les excédents d’épargne restent suffisamment forts pour permettre la consommation », déclare D’Haese. 

« La récession aura un impact sur les marchés boursiers. Mais d’ici la fin de l’année, nous tablons sur de légers gains tant en Amérique qu’en Europe. En cours de route, il peut cependant y avoir beaucoup de volatilité en raison de la forte incertitude », note D’Haese. L’allocation d’actifs de la banque est donc plutôt neutre et des liquidités sont détenues afin de pouvoir répondre à la volatilité attendue. 

Sur le plan régional, l’accent est mis sur l’Europe et les États-Unis, avec une préférence pour le vieux continent. « Les valorisations du S&P 500 se situent autour de leur moyenne sur 10 ans. Pour le Stoxx 600 européen, un important rattrapage reste de mise. Les actions européennes présentent également une décote historique par rapport aux actions américaines en termes de ratio cours/bénéfices, mais celui-ci est maintenant très important. L’Europe peut également profiter davantage de la réouverture de la Chine », explique D’Haese. 

Approche hybride 

Afin de rendre ses portefeuilles robustes, Deutsche Bank Belgique opte pour une stratégie noyau-satellites. « Dans le noyau, nous utilisons une solution intégrée basée sur l’allocation stratégique d’actifs. Pour ce faire, nous utilisons des fonds passifs (trackers) afin d’accéder aux différentes classes d’actifs de manière peu coûteuse. »

Les satellites permettent des investissements en actions dans des thèmes, régions et secteurs spécifiques via des fonds actifs. « Cela nous permet de mettre des accents supplémentaires sur des thèmes auxquels nous croyons. Notre architecture de fonds ouverte nous permet à cette fin de sélectionner les meilleurs gestionnaires par thème », explique D’Haese. 

Au niveau thématique, quatre grands thèmes sont actuellement mis en avant. « En tant que thèmes de croissance, nous nous intéressons à la cybersécurité et à la transition énergétique. Pour cette dernière, nous misons sur toute la chaîne de la transition énergétique. » À titre plus défensif, le choix se porte sur les soins de santé et les infrastructures. « Les soins de santé sont une histoire de croissance structurelle, car nous vieillissons tous et nous sommes tous prêts à dépenser plus d’argent pour mener une vie saine. Les investissements dans l’infrastructure offrent quant à eux une protection partielle contre l’inflation grâce aux flux de trésorerie », conclut D’Haese.
 

 

 

 

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