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Jean-Charles Mériaux (DNCA Finance) estime que la crise pourrait s’installer dans la durée, mais que la réponse des autorités a été à la hauteur des événements. Une stabilisation de la volatilité sera attendue afin de pouvoir relever son exposition sur les marchés boursiers. 

« Il n’y a pas vraiment de comparaison possible qui soit recevable pour comprendre la crise actuelle », indique Jean-Charles Mériaux (CIO chez DNCA Finance), « par la violence inouïe et l’impact économique qu’elle va avoir ». Cette pandémie a entraîné une grande réactivité des banques centrales et des gouvernements, avec des vannes qui sont aujourd’hui ouvertes dans tous les pays. « La réponse a été à la hauteur de l’événement ». Pour autant, il estime que la crise risque de s’installer dans la durée, même une fois que l’épidémie sera passée. « Toutes les chaînes de production sont aujourd’hui cassées, et il faudra du temps avant que la machine économique reparte à pleine puissance ». 

Liquidité

L’intensification de la pandémie a touché dans un premier temps les actifs les plus liquides du marché. « Les actions ont supporté l’essentiel du choc tandis que seul l’or ou le dollar ont constitué des valeurs refuge ». Dans le même temps, le marché obligataire a vu une montée des différentiels de taux avec des sous-jacents qui sont devenus difficiles à négocier, plus particulièrement pour les émetteurs d’ETFs, tandis que la baisse des cours du pétrole pose aujourd’hui des questions concernant la survie à moyen terme des opérateurs les moins rentables. 
« Je m’attends à un réajustement des valorisations sur l’ensemble des classes d’actifs, y compris celles qui ne sont pas liquides. Je pense également que les sociétés qui ont abusé de la dette ne sortiront pas indemnes de cette crise, de même que celles qui ont utilisé abusivement des solutions d’ingénierie financière comme les rachats d’actions propres». 

Jean-Charles Mériaux estime toutefois qu’il est prématuré de faire un parallèle avec la grande crise financière de 2008. « Il n’y a pour le moment pas de tension sur le marché interbancaire, et le système financier continue donc de fonctionner normalement. En outre, le marché n’a clairement pas encore capitulé, avec certaines grandes sociétés qui affichent encore des rapports cours / bénéfice supérieurs à 20 ». 

Eurose

Au niveau de DNCA Eurose (le fonds vedette du gestionnaire parisien), il souligne que le recul des marchés a permis d’augmenter la taille de la poche obligataire de 55% vers 66% depuis le début de l’année, avec un rendement qui est passé de 0,8% vers 4%. « Notre base obligataire s’est reconstituée durant les derniers mois, et nous sommes restés à l’écart des émetteurs de moindre qualité ». 

Dans le même temps, la position sur les actions a reculé de 35 vers 25%, mais est appelée à augmenter à nouveau durant les prochains mois. « Le mouvement de baisse est désormais largement derrière nous, ce qui nous offre des fenêtres d’opportunité. Le niveau élevé de nos liquidités est une vraie force dans le contexte actuel, et va nous inciter à faire quelques emplettes sur de grandes société liquides lorsque les marchés se seront stabilisés ».

Télécom attractif

Jean-Charles Mériaux souligne également qu’environ 1 milliard d’euros en obligations arriveront à échéance durant le reste de l’année sur le portefeuille de DNCA Eurose, et que le défi sera donc de réutiliser cette masse monétaire dans de bonnes conditions. Dans ce contexte, il apprécie les perspectives offertes par certains secteurs défensifs (alimentaire, distribution, etc), et plus particulièrement par le secteur des télécoms. « Ce secteur ne va pas être impacté sur son chiffre d’affaires, avec une visibilité sur les résultats qui reste très bonne et des pressions concurrentielles qui se sont assagies. Je pense que les investisseurs vont redécouvrir ce secteur durant les prochains mois ». 
 

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