En Belgique, la Branche 21 reste de loin l’assurance vie la plus populaire. Ce qui est incompréhensible et sans précédent, estime Dominique Willems du groupe bancaire, immobilier et d’assurance Solvas de Lievegem, en Flandre orientale. «Le client ne s’en portera certainement pas mieux», affirme-t-il.
Le Belge est un travailleur et un épargnant acharné, qui continue à opter pour la sécurité des formules d’épargne sans risque, comme l’inusable compte d’épargne, ou l’assurance épargne-pension de la Branche 21 avec intérêt garanti et participation aux bénéfices. La sécurité est certainement au rendez-vous, mais aussi un rendement insignifiant, incapable de faire face à l’inflation annuelle. Bref, un mauvais conseil financier.
Un bon conseil à l’époque
Au bon vieux temps, la Branche 21 constituait par contre un excellent choix. Toute personne ayant contracté à l’époque ce type d’assurance avec rendement fixe se trouve encore dans une position plus que favorable. Aujourd’hui, de nombreux assureurs continuent à se prévaloir des rendements moyens de ce passé, mais les temps ont changé. Les obligations constituent toujours la partie la plus importante d’un produit de la Branche 21, mais ne permettent plus d’obtenir les rendements d’autrefois. La seule raison pour laquelle certains produits de la Branche 21 semblent encore sauver les apparences est qu’à l’époque, les entreprises et les banques achetaient souvent des obligations lucratives à longue échéance. Tôt ou tard, celles-ci arrivent elles aussi à échéance, et ce qui suit est moins intéressant. Le rendement des obligations d’État belges ou allemandes à 10 ans est et demeure négatif (respectivement -0,13 et -0,39 %), ce qui est préjudiciable à l’avenir des produits de la Branche 21.
Willems : « Il y a cinq ans, Solvas a définitivement enterré la Branche 21 parce qu’elle ne présentait plus d’intérêt pour nos clients. Et parce qu’elle ne correspond pas à la destination financière de rêve que nous avons en tête pour nos clients. »
Populaire
Pourtant, la Branche 21 reste de très loin l’assurance vie la plus populaire. « Ce qui est aussi incompréhensible que sans précédent », déclare Willems. « La seule certitude qu’on puisse avoir avec la Branche 21, c’est que votre assurance épargne n’aura toujours rien rapporté en vingt, trente ou quarante ans. » Willems pense qu’il n’est pas une bonne idée que les courtiers continuent à proposer des produits de la Branche 21. Néanmoins, le Belge conservateur apprécie toujours cette formule d’épargne sûre.
Willems : « La Branche 21 est aussi la voie de la moindre résistance. A posteriori, on ne peut pas se plaindre du taux d’intérêt (bas) promis, qui est fixé à l’avance. Dans l’intervalle, le client continue financièrement à faire du sur place. C’est dommage. »
Un monde de différence
Branche 21 et Branche 23 : un petit chiffre qui change, mais un monde de différence.
Willems explique : « Pour nous, cette différence s’est très vite manifestée. Nous ne laissons plus nos clients choisir. Chez Solvas, nous ne pouvons malheureusement plus aider ceux qui veulent encore un produit de la Branche 21. La Branche 23 est la voie à suivre. Les chiffres le prouvent : les fonds d’investissement ont toujours un rendement à long terme. Et c’est tout de même l’objectif de l’épargne pension, n’est-ce pas ? Le long terme, le futur lointain. Pouvoir vivre sa vie sans souci, même après la pension. La sécurité financière, afin d’avoir encore suffisamment d’argent plus tard pour profiter de ses vieux jours - avec ses enfants et petits-enfants. »