Les actions américaines ont affiché une performance supérieure à celle du marché au cours des cinq dernières années. Entre début juin 2017 et fin mai 2022, le S&P 500 avait généré un rendement total annualisé de 13,9 % en euros, contre 10,8 % pour l’indice MSCI World. Avec un rendement de 5,1 %, le MSCI Europe était loin derrière. Il n’y a qu’en 2017 que les actions américaines ont connu un passage à vide, mais par la suite, même les marchés financiers ont eux aussi appliqué la devise de Donald Trump, « America First ».
Les bons résultats des places boursières américaines ces dernières années s’expliquent en grande partie par les performances des FAANG, un acronyme qui désigne Facebook (devenu depuis Meta Platforms), Apple, Amazon.com, Netflix et Google (dont la société mère s’appelle désormais Alphabet). Or, le changement de nom de deux de ces entreprises, et la capitalisation boursière relativement réduite de Netflix par rapport aux autres sociétés, ont entraîné la formation d’un nouvel acronyme : MAMATA, un groupe qui inclut également Tesla et Microsoft, témoignant de leur montée en puissance sur le marché américain.
Les MAMATA, qui regroupent les six plus importantes actions du S&P 500 (Microsoft, Apple, Meta, Alphabet, Tesla et Amazon.com) représentaient le 31 mai 2022 22 % du S&P 500 et 41 % du Russell 1000 Growth, l’indice américain des valeurs de croissance. Au cours des cinq années écoulées, les MAMATA ont apporté un tiers du rendement du S&P 500 et la moitié de celui du Russell 1000 Growth.
La position dominante de ces entreprises s’est renforcée graduellement au fil des années, même si la pandémie a accéléré la tendance : les grands acteurs de la technologie ont nettement profité du télétravail et des achats en ligne. Amazon.com, Apple, Microsoft, Alphabet et Meta Platforms ont tous tiré profit de la demande croissance pour l’e-commerce, la publicité numérique et les services de cloud computing. Cela a dopé les cours des actions, si bien que la capitalisation boursière de ces entreprises et leur poids dans les indices américains ont augmenté. Tesla n’a intégré le S&P 500 qu’en décembre 2020, mais sa valeur de marché a bondi ces dernières années, avec un rendement cumulé de 1067 % entre juin 2017 et mai 2022.
Or, si les MAMATA ont porté le marché boursier américain à des sommets, leurs actions ne sont pas totalement insensibles à la gravité. La hausse de l’inflation et des taux d’intérêt a mis sous pression les actions de croissance. Les investisseurs se sont ainsi défaits de leurs positions dans des acteurs technologiques déficitaires, redécouvrant les avantages des sociétés industrielles traditionnelles, énergie en tête. La correction des « actions à longue duration » a été considérable, avec des plongeons de 10 à 20 % pour les titres les plus connus. Avec un dévissage de 40 % fin mai, Meta a été la plus malmenée. Conséquence de cette baisse des cours, de la contraction de la capitalisation boursière et de l’évolution de la valorisation de Meta : lors de la révision de la composition des indices Russell, en juin, le groupe aura, selon le cabinet Jefferies, une pondération de 1,8 % dans l’indice Russell 1000 Value, et de 0,5 % environ seulement dans l’indice Russell 1000 Growth.
Cette grande différence entre les performances relatives des entreprises et secteurs aux États-Unis témoigne de la nature capricieuse du marché. Or, le caractère hétérogène des rendements est souvent sous-estimé par les investisseurs. Ces derniers mettent l’accent sur le rendement, mais le risque lié à ce rendement est tout aussi important. Les performances ne doivent donc pas être mesurées à l’aune du rendement total, mais sur la base du rendement corrigé du risque. Le ratio de Sharpe combine rendement et risque (soit l’écart-type du portefeuille). Il est calculé en déduisant du rendement du portefeuille, le rendement d’un actif sans risque, puis en divisant le résultat par l’écart-type. Le chiffre en résultant exprime le rendement déterminé par unité de risque. Plus il est élevé, meilleur est le rapport risque/rendement.
Pour le top 5 de cette semaine, nous prenons en compte tous les fonds (actifs et passifs) de la catégorie Morningstar des actions américaines : grandes capitalisations axées sur la valeur, mixtes ou axées sur la croissance, capitalisations flexibles, moyennes capitalisations, petites capitalisations et actions à dividende. Ces fonds sont ensuite classés sur la base de leur ratio de Sharpe entre juin 2017 et mai 2022. Sur les plus de 2000 fonds de l’univers, le Brown Advisory US Sustainable Growth affiche le meilleur rendement corrigé du risque du classement néerlandais, avec un ratio de Sharpe de 0,89.
Dans le palmarès belge, c’est DPAM qui prend la première place. Le fonds tient explicitement compte des critères de durabilité. Les plus grandes positions reviennent à des sociétés très connues : Microsoft, Tesla, Nvidia, Home Depot ou encore Coca Cola. Le compartiment est un fonds indiciel qui réplique de manière physique (et non synthétique) la performance « dividendes nets réinvestis » du MSCI USA SRI en euros.
Belgique
Fund Name |
Sharpe Ratio 2017-06-01 to 2022-05-31 EUR |
Morningstar Analyst Rating |
Morningstar Rating Overall |
ISIN |
DPAM Equities L US SRI MSCI Index |
0,82 |
***** |
LU1494415570 |
|
JPM US Growth Fund |
0,81 |
***** |
LU0210536198 |
|
Heptagon Yacktman US Equity Fd |
0,79 |
Bronze |
***** |
IE00B95B6G86 |
Legg Mason CB US Equity Sust Ldrs Fd |
0,79 |
***** |
IE00BZ1G4Q59 |
|
MFS Meridian US Concentrated Growth Fd |
0,78 |
Neutral |
*** |
LU0094555157 |