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Dans un récent entretien, Bill Street, CIO de Quintet, a déclaré que de plus en plus, les obligations et les actions montent et descendent simultanément. La corrélation entre les actions et les obligations aurait augmenté. Cependant, il convient de nuancer. 

Pieter De Ryck (photo), gestionnaire de fonds senior chez Van Lanschot, s’entretient avec Investment Officer en réponse à l’article. 

Tout d’abord, le concept de corrélation… Qu’est-ce que cela signifie exactement ? La corrélation est la relation statistique entre deux variables. Le degré de corrélation est exprimé par le coefficient de corrélation.

Cette valeur peut varier entre -1 et +1, la première étant une corrélation linéaire négative parfaite et la seconde, une corrélation positive parfaite. Un coefficient de corrélation de 0 signifie qu’il n’y a pas de relation linéaire et qu’en d’autres termes, les deux variables évoluent de manière totalement indépendante, sans qu’aucune tendance ne puisse être discernée. 

De Ryck : « Un conseil : cherchez le terme ‘corrélation’ sur Google. Vous trouverez un certain nombre de beaux exemples de diagrammes à points qui vous permettront de mieux comprendre ce que signifie exactement un coefficient de corrélation de -1, +1 et tout ce qui se situe entre les deux. Un autre fait important est que la corrélation n’est pas statique, mais dynamique. Elle se évolue/change au fil du temps. »

Augmentation 

Revenons à la déclaration de Bill Street selon laquelle la corrélation entre les actions et les obligations européennes a augmenté. Cette affirmation est-elle correcte ? 

De Ryck : « On ne peut pas répondre à cette question par oui ou non. Une certaine prudence est donc de mise pour exprimer cette affirmation de manière aussi catégorique. »

Le graphique ci-dessous est important à cet égard.

 

VL5

Depuis le début du millénaire actuel, le coefficient de corrélation entre les actions européennes et les obligations d’État de la zone euro est de -0,13. Il s’agit d’une corrélation linéaire légèrement négative. Il s’agit donc d’une corrélation linéaire légèrement négative. On peut en conclure que sur l’ensemble de cette période, la détention de ces deux actifs dans un portefeuille a apporté un avantage en termes de diversification.

Cela ne veut pas dire que cet avantage de diversification a été aussi fort dans chaque sous-période. Comme nous l’avons déjà mentionné, la corrélation est un facteur dynamique. C’est pourquoi la corrélation glissante sur 12 mois et 5 ans a été ajoutée au graphique.

Inférieur

La corrélation sur une période de 12 mois est actuellement de -0,24, ce qui est encore plus faible que la corrélation mesurée sur l’ensemble de la période (-0,13). La corrélation sur 5 ans est actuellement de 0,04.

On peut difficilement qualifier cela de coefficient de corrélation élevé. Il est néanmoins légèrement supérieur à la corrélation mesurée sur l’ensemble de la période (-0,13). Et bien que la corrélation glissante sur 5 ans ait clairement augmenté depuis le début du millénaire actuel, cette tendance haussière semble avoir atteint son pic à la mi-2017. En effet, depuis lors, le coefficient de corrélation glissante sur 5 ans n’a cessé de diminuer, passant de 0,29 à 0,04, affirme De Ryck.

De Ryck : « En ce qui me concerne, le jury ne s’est pas encore prononcé. Avec les données disponibles, il est difficile de prouver que la corrélation en Europe entre les obligations d’État et les actions a purement et simplement augmenté. Cela ne nécessite pas une intervention radicale dans la composition de la composante obligataire d’un portefeuille bien diversifié. Une intervention radicale dans un portefeuille d’investissement est rarement, et en fait jamais, une bonne idée. » 

 

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