Le ministre des Finances Johan van Overtveldt (NVA) a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ING Belgique. Selon des recherches effectuées notamment par De Tijd et les journaux néerlandais FD et Trouw samedi dernier, il apparaît dans la nouvelle fuite de Panama Papers qu’une succursale de cette banque basée à Genève, en Suisse, compte parmi ses clients des dizaines d’oligarques russes actifs dans le secteur de l’énergie.
Van Overtveldt a demandé à l’Inspection spéciale des impôts (ISI) d’ouvrir une enquête sur les services fournis par la succursale belge d’ING, rapportait hier De Morgen. La direction d’ING Belgique a également été priée d’apporter des éclaircissements. Rik Vandenberghe, le CEO d’ING Belgique, avait affirmé dans le cadre de la Commission d’audit parlementaire créée en 2016 à la suite des Panama Papers qu’ING ne collaborait ‘en aucune manière’ avec des structures dans des paradis fiscaux pour des clients privés.
Éclaircissements
Le député Roel Deseyn, qui était membre de la commission d’audit, a déclaré dans De Morgen qu’ING devrait fournir des éclaircissements supplémentaires. « ING a déclaré au cours des audiences de la commission qu’elle ne collaborait en aucune manière à de telles pratiques. Maintenant, il s’avère qu’il est effectivement question de malversations. Je ne veux condamner personne à ce stade, mais il est clair que la situation doit être clarifiée lors d’une audition, au cours de laquelle nous inviterons la direction d’ING Belgique à s’expliquer », déclare Deseyn.
En principe, il est légal de posséder une société offshore ou un compte bancaire en Suisse. Néanmoins, il est étonnant que cette succursale suisse d’ING compte autant de clients russes des secteurs du pétrole et du gaz. Dans une lettre confidentielle de 2015, le régulateur néerlandais De Nederlandsche Bank (DNB) mettait un concurrent d’ING, ABN Amro, explicitement en garde contre les risques de corruption et de blanchiment d’argent associés aux activités bancaires pour des clients russes du secteur de l’énergie.