Dans une note, l’autorité européenne de régulation des marchés financiers, l’Esma, rappelle aux gestionnaires de fonds leur obligation fiduciaire de tenir correctement compte de l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les fonds d’investissement.
C’est ce qu’affirme l’Esma dans une note publiée récemment.
L’Esma «reconnaît avant tout le coût humain de l’invasion russe et son impact significatif sur les entreprises et l’économie mondiale, et par extension sur le système financier», mais met ensuite les points sur les «i».
En effet, les gestionnaires d’actifs et de fonds doivent prendre les mesures nécessaires pour évaluer correctement l’exposition aux actifs provenant de Russie, du Belarus et d’Ukraine, compte tenu de la valorisation et de la liquidité.
En outre, le document explique le processus que les gestionnaires devraient suivre pour évaluer ces actifs, et si des poches latérales devraient être utilisées pour séparer ces actifs.
L’utilisation de side pockets peut garantir que les ordres de souscription et de rachat ne doivent pas être suspendus, et protéger les investisseurs initiaux des effets potentiels de dilution, en particulier lorsque les actifs illiquides sont évalués à zéro ou subissent une décote importante. En effet, sans poches latérales, les investisseurs souscripteurs auraient intérêt à investir dans des actifs illiquides à bas prix, voire gratuitement, alors que ces actifs pourraient à nouveau prendre de la valeur à l’avenir. Les poches latérales protègent les investisseurs existants dans les fonds.
Selon l’Esma, elles comportent également des risques, car elles peuvent provoquer un aléa moral, et les actifs illiquides transférés dans les poches latérales ne redeviennent pas nécessairement liquides à l’avenir ou ne prennent pas de valeur.
Juste valeur
En raison de la guerre et du fait que les marchés russes sont toujours perturbés, Esma s’attend à ce que les gestionnaires de fonds d’investissement ayant une exposition aux actifs à liquidité limitée évaluent si la juste valeur peut toujours être calculée. Ils doivent ajuster l’évaluation sans délai», déclare le régulateur.
Enfin, l’Esma «continuera à suivre de près la situation et prendra ou recommandera les mesures nécessaires pour atténuer l’impact de l’invasion russe sur les portefeuilles d’investissement».
Merci de télecharger le rapport ici.