Les banques et gestionnaires d’actifs se sont associés à la société civile pour élaborer une norme de qualité pour les produits financiers durables. Si ces produits satisfont à cette norme, ils pourront bénéficier d’un label de durabilité.
Cette norme de qualité pour les produits durables a été établie par Febelfin, la fédération des prestataires de services financiers. Dans un communiqué de presse, Febelfin écrit que cette norme et le label de durabilité permettra aux consommateurs de s’assurer qu’ils n’investissent pas dans des activités commerciales nuisibles, mais bien dans des entreprises dotées d’une stratégie claire en matière de développement durable et d’une politique transparente quant aux questions faisant débat dans la société, comme l’énergie nucléaire.
Les consommateurs sont plus conscients que jamais
« Les investisseurs bénéficient d’informations claires et compréhensibles sur la politique de durabilité du produit, qu’ils pourront alors comparer avec d’autres produits en vue de faire des choix d’investissement en toute connaissance de cause. Un organisme indépendant vérifiera en outre que le produit satisfait bien à la norme et mérite le label », explique Febelfin.
Les consommateurs sont plus conscients que jamais dans leurs choix. Ceci vaut pour ce qu’il y a dans leur assiette, pour leur façon de voyager, mais aussi pour leur argent. Ils préfèrent donc investir dans des activités qui ne nuisent pas à l’humain, à l’environnement et à la société. C’est pourquoi Febelfin a, en concertation avec les banques, les gestionnaires d’actifs et la société civile, élaboré une norme de qualité pour les produits financiers durables, comme des fonds d’investissement. Si ces produits satisfont à cette norme, ils pourront obtenir un label de durabilité. Par cette norme, Febelfin vise une plus grande transparence pour les clients et espère encourager le secteur financier à prendre davantage de responsabilités face aux enjeux climatiques.
Une offre étendue de produits financiers durables existe déjà
D’après la fédération, il existe déjà une offre étendue de produits financiers durables, allant de fonds d’investissement à des fonds d’assurance en passant par des produits d’épargne. Le volume d’investissements durables a triplé entre 2013 et 2017, passant de 7,7 milliards d’euros à 24,1 milliards d’euros. Pourtant, il n’est pas toujours facile pour les investisseurs de savoir en quoi consiste précisément le concept de « durable ».
Le secteur financier souhaite donc les y aider, en partenariat avec des organisations et organismes sociaux. Les investisseurs recevront désormais des informations claires et compréhensibles sur la politique de durabilité du produit, qu’ils pourront alors comparer avec d’autres produits en vue de faire des choix d’investissement en toute connaissance de cause. Un organisme indépendant vérifiera en outre que le produit satisfait bien à la norme et mérite le label.
Ce label est plus qu’un label purement écologique. L’impact climatique des entreprises énergétiques, entre autres, fera néanmoins l’objet d’une attention particulière. Les entreprises qui s’engagent à opter pour des alternatives moins polluantes ou de l’énergie renouvelable pourront ainsi avoir leur place dans un produit financier durable. Les entreprises qui s’appuient encore trop sur les carburants fossiles les plus nocifs, comme le charbon, en seront quant à elles exclues. Le secteur financier fait ainsi en sorte que le capital se déplace vers des entreprises désireuses de renforcer leur impact positif.
Febelfin note que la politique belge en matière de développement durable fait d’ores et déjà partie des plus strictes d’Europe. Le développement durable ne doit cependant pas rester cantonné à un groupe restreint de produits de niche. L’objectif est d’impliquer tous les acteurs du marché, tant les fournisseurs de produits d’investissement que les investisseurs eux mêmes, dans cette transition.
Febelfin, présidé par Johan Thijs (photo) – le CEO de KBC, compte décerner ses premiers labels à l’automne.