Pierre le Hardÿ de Beaulieu, Fide Capital
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Après la vague de fusions et avec le durcissement constant de la réglementation et le seuil d’entrée élevé, le nombre de gestionnaires de patrimoine indépendants en Belgique s’est considérablement réduit. Peu connu, Fide Capital fait toujours partie du paysage.

Fondée en 1996, la société dispose d’un bureau unique à Bruxelles et emploie sept personnes, dont quatre associés. Investment Officer s’est entretenu avec son fondateur, Pierre le Hardÿ de Beaulieu, pour discuter de la manière dont Fide Capital parvient à se maintenir sur un marché pourtant concurrentiel.

Pas de conflit d’intérêts

Fide Capital est officiellement une société de gestion de patrimoine et de conseil en investissement de droit belge agréée par la FSMA et compte environ 350 clients, principalement en Belgique francophone. « Nous avons une petite structure et connaissons tous nos clients. Contrairement aux banques, nous n’avons aucun conflit d’intérêts avec eux. Nous n’effectuons une transaction que si nous pensons qu’elle est bénéfique pour le client, et n’avons aucun avantage à effectuer certaines transactions ou à privilégier un produit financier par rapport à un autre. Nos seules sources de revenus sont les frais de gestion sur les actifs des clients. Nous avons fait ce choix bien avant l’entrée en vigueur de la directive MIFID II », explique Pierre le Hardÿ de Beaulieu.

Ces frais sont dégressifs en fonction des montants confiés à Fide Capital et varient selon le profil de risque du client. Le minimum théorique pour devenir client de la société est de 250 000 euros, mais le fondateur précise que Fide Capital ne se fixe pas de manière rigide sur ce montant. Nous avons chez nous des clients qui investissent des montants inférieurs, après un héritage ou un don aux enfants. Nous faisons également des exceptions pour les jeunes qui ont du potentiel. »

Un choix large

La société privilégie la gestion discrétionnaire au conseil en investissement. « Notre seule activité est la gestion de patrimoine et l’exécution de transactions sur les comptes de nos clients auprès de leurs banques », souligne le Pierre Hardÿ de Beaulieu. Il ajoute que Fide Capital a réussi à négocier avec ses banques dépositaires des tarifs très bas, notamment pour les frais de transaction et les droits de garde. « Les clients bénéficient d’une part de la sécurité de la banque dépositaire et d’autre part, d’une gestion indépendante. Je pense qu’il s’agit d’une combinaison avantageuse. »

Et dans quoi les clients de la société peuvent-ils investir ? « Ils bénéficient d’une architecture ouverte au niveau des fonds, ils peuvent investir dans des lignes directes et ont également la possibilité d’entrer dans nos propres fonds. Cependant, nous n’obligeons pas nos clients à investir dans nos trois fonds maison, même si les frais de gestion sont moins élevés et que c’est intéressant pour un petit client en raison de la diversification. Si, malgré tout, nous ne trouvons pas un bon fonds qui vaille vraiment la peine, nous optons pour un tracker, parce que c’est moins cher pour le client. »

Selon Pierre le Hardÿ de Beaulieu, cette architecture ouverte constitue la force de Fide Capital, car elle attire des clients qui sont de plus en plus contraints par leurs institutions financières d’investir dans des fonds maison, lesquels ne tiennent pas toujours compte des caractéristiques spécifiques des clients.

« Pour notre stratégie de gestion, nous nous inspirons de quatre à cinq fonds flexibles mondiaux, dont les gestionnaires sont très impliqués. Nous les appelons nos fonds d’inspiration et nous tenons compte dans nos portefeuilles de leurs convictions convergentes en matière de classes d’actifs, de répartition géographique et surtout, de secteurs », précise Pierre le Hardÿ de Beaulieu. Selon ce dernier, Fide Capital dispose ainsi d’une source d’inspiration externe qui complète les rapports d’analyse des sociétés de Bourse.

Réglementation

Il est intéressant de noter que le fondateur du groupe a un avis plutôt positif sur l’aspect réglementaire. « Notre statut est efficace. Une grande partie du travail de back-office est effectué par nos banques dépositaires, ce qui nous permet de nous concentrer sur la gestion et les relations avec nos clients. » Il se déclare également satisfait du changement opéré par la FSMA, qui permet depuis quelques années d’externaliser la conformité. « Aujourd’hui, nous travaillons donc avec un bureau externe. C’est une très bonne chose, car nous n’avons tout simplement pas besoin d’un compliance officer à temps plein, même si la réglementation devient de plus en plus stricte et nous impose un surcroît de travail. Et pour la FSMA, il est certainement plus rassurant que la conformité soit gérée par quelqu’un qui est bien au fait de toutes les réglementations et qui a reçu leur approbation. Cela évite également tout conflit d’intérêts. Pierre le Hardÿ de Beaulieu ajoute que les coûts administratifs de Fide Capital sont assez limités, ce qui lui permet de rester rentable.

L’objectif est de croître plus rapidement que le marché grâce à l’augmentation régulière du nombre de clients. Et selon Pierre le Hardÿ de Beaulieu, cela doit se faire par le biais d’une croissance interne et externe. « La croissance interne viendra de l’expansion de notre réseau, notamment par le bouche-à-oreille et l’organisation de webinaires. Pour ce qui est de la croissance externe, nous n’avons pas l’intention de fusionner avec un concurrent ou de le racheter. Nous préférons attirer des collaborateurs venant d’autres institutions, qui amènent leurs clients avec eux. »

Il n’envisage pas de fusion avec un autre acteur en Belgique pour le moment, car il n’existe pas vraiment d’acteur complémentaire sur le marché. « Mais il n’est pas exclu que nous unissions nos forces à celles d’un acteur étranger désireux d’entrer sur le marché belge. En effet, il n’est pas facile de créer une société de gestion de patrimoine. »

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