FinFactor est un gestionnaire d’actifs indépendant basé à Anvers qui présente quelques points communs avec les multi-family offices, mais détient une licence FSMA complète pour la gestion patrimoniale, le conseil en investissement et l’assurance, ce qui lui permet d’effectuer pour ses clients toutes les transactions souhaitées. L’interaction continue avec le client est très importante, ce qui conduit souvent à des solutions personnalisées sur la base d’un processus d’investissement hautement numérisé.
FinFactor a reçu en novembre 2016 une licence de la FSMA pour le conseil en investissement, qui a été complétée une bonne année plus tard par la gestion patrimoniale et le courtage d’assurance. Cela lui permet de proposer et d’exécuter toute une gamme de services financiers par l’intermédiaire de quelques banques dépositaires sélectionnées. L’entreprise est basée à Anvers, d’où elle sert des clients dans toute la Belgique. Elle a récemment franchi le cap des 400 millions d’euros d’actifs sous gestion.
Investment Officer s’est entretenu avec Kris Bauters, Bernard Blanpain et Philippe Mahieu (photo), qui comptent tous les trois de nombreuses années d’expérience dans la gestion patrimoniale, le conseil en investissement et la construction de portefeuilles. Blanpain ouvre l’entretien : « Nous voulions offrir un modèle de conseil transparent. Dans notre expérience professionnelle précédente, nous avions constaté que celui-ci est souvent plus difficile à mettre en œuvre dans les grandes institutions.
Transparence
Pour nous, la transparence signifie que nous avons choisi d’être un gestionnaire patrimonial indépendant au sens de la directive MIFID II, ce qui nous permet de choisir le meilleur instrument par-delà les frontières de toutes les institutions financières et de tous les fournisseurs de fonds. Comme toutes les rétrocessions sont reversées sur le compte de notre client, il n’y a pas de conflit d’intérêt financier. Nous sommes donc aux côtés de notre client, et non en face. Nous sommes tous passionnés par ce que nous faisons. À partir de cet engagement fort, nous voulons être proches de notre client, c’est pourquoi nous limitons le nombre de clients à un maximum de 50 par chargé de relations. »
Groupe cible
Bauters : « Les clients de FinFactor relèvent typiquement de trois catégories : entrepreneurs, clients institutionnels et familles fortunées transmettant un patrimoine de génération en génération. Nous nous adressons également aux personnes morales, y compris les fonds de pension.
Le seuil minimum pour une relation est de 1 million d’euros, mais FinFactor vise clairement le segment supérieur des clients ayant entre 2 et 10 millions d’euros à investir. 80 % de nos clients sont actifs dans la gestion conseil. Nous remarquons vraiment que cela devient une niche dans le paysage financier.
Beaucoup de parties ont renoncé à la gestion conseil après la MiFID II. Nous estimons cependant que la gestion conseil nous permet d’être très réactifs et de fournir des solutions sur mesure. La crise du coronavirus l’a certainement démontré l’année dernière.
Il y a quelques années, nous avons également acquis une licence pour proposer une gestion discrétionnaire. »
Composante quantitative
Mahieu : « Nous ne proposons pas de fonds propres. Nous effectuons notre travail de sélection quantitative des fonds et ETF à gestion active sur la base d’un processus entièrement numérisé. Comme nous sommes une jeune entreprise, nous n’avons pas d’héritage à traîner.
Pour notre travail d’analyse, nous utilisons Morningstar Direct, ce qui nous permet de screener l’ensemble de l’univers des fonds par classe d’actifs, par segment et par thème et d’établir un rapport. La composante quantitative est le fil conducteur de notre processus d’investissement. Le rendement après frais et la constance de la surperformance par rapport au groupe de pairs sont à cet égard des caractéristiques importantes. Nous examinons également le comportement des fonds dans les phases de correction. Le calcul de ces facteurs sur différentes périodes aboutit à un score par fonds calculé en interne.
Si nous constatons qu’aucun fonds géré activement dans une catégorie particulière ne surperforme systématiquement l’indice, nous nous tournons vers des trackers qui font également l’objet d’un screening quantitatif. Cela ne nous pose aucun problème, car c’est dans l’intérêt de notre client. Certains marchés plus efficaces se prêtent tout simplement mieux à une gestion passive.
Ceux qui préfèrent investir uniquement dans des lignes d’actions individuelles peuvent également s’adresser à nous. Nous screenons toutes les actions dans un univers composé du STOXX Europe 600, du S&P500, du Nikkei 225 et de toutes les actions belges. Pour les pays émergents et les petites capitalisations, nous optons pour des trackers. Pour ces actions individuelles, des scores factoriels sont calculés pour les facteurs suivants : momentum de bénéfices, qualité des états financiers, valorisation et rémunération des actionnaires. Steven Nuyts, notre co-partenaire et Chief Investment Officer, a développé à cette fin un modèle multifactoriel avec de très bons résultats. »
Composante qualitative
Mahieu souligne que la composante qualitative est également très importante dans le processus de sélection et d’analyse : « Nous voulons avoir une compréhension claire de la manière dont les performances sont atteintes, c’est pourquoi nous effectuons préalablement une due diligence approfondie des fonds sur la base de rapports d’analyse mensuels très détaillés et de contacts avec les gestionnaires de fonds. Cela nous donne, ainsi qu’aux clients, une transparence totale sur les raisons d’une certaine sélection. Ces rapports nous permettent d’analyser non seulement les fonds, mais aussi la composition des portefeuilles, par exemple quant aux biais de style/taille et aux risques de concentration.
En d’autres termes, tous les outils numériques et la documentation sont disponibles pour soutenir notre processus de sélection et d’investissement, ce qui nous permet également d’informer nos clients rapidement et de manière transparente.
Modèle de revenus
Bauters souligne le modèle de revenus transparent de FinFactor : « Chez nous, nos clients paient des frais de gestion annuels de 0,6 %. Toutes les rétrocessions sont versées sur le compte du client. »
Blanpain ajoute : « Notre position de négociation nous permet de proposer des conditions de transaction et de conservation attrayantes, que nous avons convenues avec nos dépositaires exécutants. Cela s’inscrit bien sûr dans notre volonté de transparence. C’est l’une des raisons pour lesquelles des familles entières, des grands-parents aux petits-enfants, nous font confiance. Les clients sont donc également très transparents envers FinFactor et nous donnent un aperçu de l’ensemble des avoirs qu’ils détiennent auprès d’autres institutions, ce qui renforce encore la personnalisation de nos conseils. »