Bien que les observateurs en parlent peu, le volume des obligations à rendement négatif connaît une hausse mondiale soutenue. Un phénomène qui ne peut qu’être décisif pour les marchés dans les mois à venir.
L’incertitude qui règne autour des élections présidentielles américaines sera déterminante, même après le 3 novembre. Il semblerait en effet que nous devions attendre au moins deux semaines de plus pour connaître le nom du nouveau président. En cause : le dépouillement des bulletins de vote, et probablement aussi le fait que Trump contestera le résultat du scrutin. Une période qui s’annonce pleine de défis.
Le radar indique toutefois une évolution majeure : les volumes en cours d’obligations à rendement négatif frôlent le record atteint en 2019.
Reprise
Croyez-le ou pas, cette situation peut déclencher un rallye boursier à l’approche de la fin de l’année. Il faut bien investir quelque part. D’ici là, nous devons surveiller le taux américain à long terme. Le taux des obligations Treasury à 30 ans grimpe en effet de nouveau, ce qui peut donner un coup de pouce à la value et aux valeurs cycliques.
Quand la poussière retombera, la politique monétaire restera décisive pour l’évolution des marchés d’actions. Une économie affaiblie avec de nombreux incitants est paradoxalement préférable à une économie forte et peu stimulée.
Le nom du président importe moins à plus long terme. Une chose est sûre : Biden et Trump mèneront tous deux une politique très incitante.
À moins de trois semaines de l’issue des présidentielles américaines, les marchés spéculent sur les chances d’une victoire démocratique ou républicaine et ses conséquences pour le marché des actions. « Depuis 1960, l’indice S&P 500® atteint dans 80 % des cas un rendement positif au cours des mois qui précèdent les élections présidentielles et progresse généralement encore dans les 12 mois qui suivent. Il est intéressant de noter la faible différence entre les partis » écrit Matt Peron, Director of Research chez Janus Henderson.
À plus long terme
Capital Group a analysé les performances des marchés d’actions et le lien avec les élections. Depuis 1936, le S&P 500 a prédit correctement les résultats 20 fois sur 23. Si l’indice S&P 500 grimpe dans les trois mois qui précèdent le jour de l’élection, c’est généralement le parti sortant qui gagne. En cas de marchés baissiers durant cette période, c’est l’autre parti qui tire la plupart du temps son épingle du jeu. Ils précisent toutefois que l’on ne peut se baser sur cette statistique qu’à court terme. Le timing du marché n’est en effet pas évident. Selon l’étude, l’historique montre également que les actions performent toujours en période d’élections présidentielles, indépendamment de la manière dont le contrôle de la Maison Blanche et du Congrès est réparti.
Depuis 1933, en 42 ans, un seul parti est parvenu à contrôler à la fois la Maison Blanche et les deux chambres du Congrès. Au cours de cette période, les actions américaines ont atteint un rendement moyen à deux chiffres, ce qui est quasi identique au bénéfice moyen des années au cours desquelles les deux partis se partageaient le Congrès.
Le moins bon résultat intervient quand le Congrès est contrôlé par le parti de l’opposition. Mais même dans ce cas de figure, un rendement moyen costaud de 7,4 % a été enregistré.
Conclusion
La hausse du volume des obligations à rendement négatif peut accélérer la rotation vers les actions. Après les élections, un rallye de fin d’année n’est pas exclu si l’incertitude diminue.