China
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Alors que la Chine passe à la vitesse supérieure et met à mal le leadership mondial américain, il y a un éléphant dans la pièce en Chine même : la montagne sans précédent de dettes locales, qui constitue une menace pour la stabilité du pays et peut-être même du monde.

Le montant exact des dettes locales n’est pas connu. Le FMI a précédemment estimé qu’elles représentent environ 45 % du produit intérieur brut, ce que l’institut de recherche GaveKal Dragonomics, basé à Hong Kong, qualifie de ‘raisonnable’. Mais si on ajoute à ces dettes locales les ‘Local Government Financing Vehicles’ (LGFV, véhicules de financement des gouvernements locaux) et les fonds souverains, elles représentent 92 % du PIB, estime Wei He, analyste chez GaveKal Dragonomics, dans son analyse ‘The Next Steps on Hidden Local Debt’ (voir annexe). 

Le gouvernement durcit le ton 

En Chine même, et Wei He cite des sources locales, la ‘montagne cachée de dettes’ est estimée à 35 à 60 % du PIB. Et ce, sans compter l’important pourcentage de dettes secrètes qui a été transféré aux dettes officielles, à des taux d’intérêt plus bas, au cours de la période 2015-2018. L’objectif de ce swap était de donner accès à de nouvelles méthodes de financement. 

Ces dernières années, le gouvernement chinois avait continué à mener une sorte de politique de laisser-faire, mais le ton s’est maintenant durci. Liu Kun, le Ministre des finances, a parlé en janvier d’‘état de préparation maximale’. Ce qui, selon l’analyste de GaveKal, signifie que le gouvernement mène une double politique afin de lutter contre l’augmentation des dettes locales et de trouver une solution durable à la montagne de dettes existante. 

Transfert de dettes 

Le problème des gouvernements locaux chinois est qu’ils ont trop de responsabilités (fiscales) et trop peu de revenus. Par exemple, de nombreuses communes chinoises assument la responsabilité de projets d’infrastructure ayant un long délai d’exécution avant de générer des revenus. De plus, selon GaveKal, les revenus ne sont que de 1,7 %, alors que la charge d’intérêt est beaucoup plus élevée. Le remboursement des dettes constitue donc souvent un problème majeur, qui entraîne le transfert de nombreuses dettes. 

De plus, le cycle du crédit a atteint un pic en octobre 2020 et la croissance du crédit est en baisse, tout comme les liquidités, ce qui augmente la pression sur les gouvernements locaux pour qu’ils amortissent les dettes. En conséquence, le ratio officiel de la dette de la Chine par rapport à son PIB pourrait augmenter dans un avenir prévisible en raison du transfert à l’État chinois des dettes cachées - auquel cas la sonnette d’alarme pourrait se déclencher dans le monde entier. 

Consultez l’étude intégrale.
 

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