
La FSMA a réalisé une étude sur la nouvelle génération d’investisseurs. La conclusion est que le marché boursier continue d’attirer de nouveaux investisseurs, et des investisseurs plus jeunes. Ils aiment investir dans les ETF et sont plus internationaux. Autre constat notable : ils sont des investisseurs à long terme et tout sauf des traders fébriles.
Les données de l’étude proviennent des déclarations de transactions boursières que la FSMA reçoit dans le cadre du règlement européen MiFIR. Les transactions analysées ont été effectuées par des personnes physiques belges, en recourant aux services de courtiers belges, en actions belges et étrangères et en ETF. L’étude a été menée entre le 3 janvier 2018 et le 31 décembre 2021. La crise de du coronavirus est donc intégrée dans cette étude.
Le nombre d’investisseurs âgés de 18 à 40 ans reste plus élevé depuis le début de la pandémie (23 700 en 2019 et 57 300 en 2021). La FSMA a constaté un nombre élevé de nouveaux investisseurs dans la vingtaine.
Il est frappant de constater que les investissements de la jeune génération visent davantage l’international. En 2021, les jeunes de moins de 30 ans ont davantage investi dans des actions non européennes (surtout américaines), tandis que les investisseurs plus âgés ont privilégié les placements dans des zones géographiques plus proches. Les investisseurs de moins de 40 ans sont surtout acheteurs, tandis que les investisseurs plus âgés veillent surtout à liquider leurs positions.
Investisseurs à long terme
On pourrait penser que la nouvelle génération d’investisseurs saute d’une action à l’autre, mais il s’avère que ce n’est pas le cas. Jim Lannoo, porte-parole de la FSMA, déclare : « En effet, les jeunes de moins de 30 ans ont encore en portefeuille 50 % des instruments achetés en 2020. Pour les trentenaires et les quadragénaires, ce pourcentage s’élève à pas moins de 30 %. Début 2020, le nombre moyen de transactions a augmenté dans toutes les tranches d’âge et y est resté supérieur à celui observé pendant la période qui a précédé la crise du coronavirus. »
Il est frappant de constater que les nouveaux investisseurs sont surtout des hommes. Seule la catégorie des très jeunes investisseurs (18-20 ans) comporte un nombre relativement plus élevé de femmes, mais même dans ce groupe, le nombre d’hommes reste nettement plus élevé.
À saluer
Dans le cadre de l’éducation financière, on ne peut que saluer l’arrivée d’une nouvelle génération d’investisseurs. Dans l’environnement actuel de faibles taux d’intérêt, il est important d’investir dans des actions et des actifs réels. Mais les investisseurs expérimentés émettent également quelques réserves. Bernard Busschaert, du cabinet de conseil Busschaert & Co à Knokke, qui compte cinq décennies d’expérience boursière à son actif, mentionne que les jeunes investisseurs investissent généralement de manière unilatérale, souvent dans les TIC, mais ont trop peu de visibilité sur les investissements alternatifs.
« Une génération d’investisseurs a vu le jour pendant la crise du coronavirus, environ 1 milliard de personnes qui investissent principalement dans les TIC. Si vous les orientez vers l’or physique en tant que placement, ils n’en croient pas leurs oreilles », déclaré Busschaert.
Femmes
Une étude récente de Saxo Bank indique que le nombre d’investisseuses est en hausse. Saxo constate une augmentation continue du nombre de clientes dans ses 16 agences, les femmes représentant 25 % des nouveaux clients au niveau mondial. Dieter Haerens, CEO de Saxo Bank Belgique : « En 2020, Saxo a enregistré à l’échelle mondiale une augmentation du nombre de nouvelles investisseuses (354 %) par rapport aux investisseurs (354 %), ce qui est très encourageant. En 2021, la tendance positive s’est poursuivie. En 2022, pas moins de la moitié des agences de Saxo Bank ont accueilli jusqu’à présent plus de 25 % de nouvelles clientes. Ces nouvelles clientes sont aussi généralement plus jeunes, car la clientèle ne cesse de se diversifier. »
Les femmes utilisent également des accents différents concernant les positions individuelles. Elles privilégient les entreprises actives à l’international, souvent dans les secteurs de la technologie et des soins de santé et présentant des caractéristiques durables. Meta Platforms, Tesla et Novo Nordisk font partie du trio de tête, ajoute Saxo Bank Belgique.
Préparation
Ces tendances et évolutions sont également significatives pour le secteur de la gestion d’actifs. En Belgique, les grands gestionnaires d’actifs et banques privées se préparent à l’arrivée d’un nouveau groupe important de jeunes investisseurs. Souvent, leurs parents sont clients de la banque privée et ces jeunes se constitueront un patrimoine propre avec leur propre entreprise. Dans les années et les décennies à venir, des milliards d’euros passeront à la nouvelle génération.
Les banques telles que Nagelmackers et Delen sont désireuses d’avoir toute la famille comme clients. Dans le segment le plus élevé, des sessions de formation spéciales sont souvent dispensées par des banquiers privés afin d’aider les jeunes à gérer judicieusement un patrimoine important.
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