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Malgré l’optimisme prudent qui règne sur les marchés, plusieurs économistes estiment que le risque d’une récession mondiale persiste et que le spectre de l’inflation n’a pas encore tout à fait disparu. Guy Wagner, directeur des investissements à la Banque de Luxembourg Investments (BLI), explique pourquoi il table sur un marché baissier.

« Ce n’est pas parce que la récession n’a pas encore eu lieu qu’elle ne se produira jamais », a indiqué Guy Wagner lors de la conférence de presse annuelle présentant ses perspectives, organisée il y a peu récemment à Luxembourg. 

Le directeur des investissements de BLI, qui gère quelque 15 milliards d’euros d’actifs, appuyait ses propos sur une analyse des indicateurs avancés et des périodes de récession depuis 1970, d’où il ressortait que les chiffres actuels se rapprochent dangereusement des niveaux observés en 2020 et lors de récessions antérieures.
 

Deux ans de retard

« Nous pouvons voir que chaque fois que les indicateurs avancés ont atteint de tels niveaux, une récession a suivi », a commenté Guy Wagner, notant qu’un délai de deux ans était souvent constaté entre le relèvement des taux d’intérêt par les banques centrales et le déclenchement d’une récession. Il a ensuite exprimé sa surprise sur les attentes en matière de récession ; selon lui, les économistes « n’ont jamais prédit une récession instantanée, avec un basculement de la croissance à la contraction en l’espace de trois mois »

Il a pointé un autre signal indicateur d’une récession : le temps écoulé entre l’inversion de la courbe des taux (soit le moment où le taux à long terme devient inférieur au taux à court terme) et la récession. L’inversion a eu lieu il y a treize mois, alors que pour la récession précédente, en 2020, il s’était écoulé dix mois. « Il ne s’agit toutefois pas d’une science exacte, a-t-il commenté.
 

Des indicateurs contradictoires

La robustesse de l’économie américaine l’année passée contraste avec les indicateurs négatifs. Guy Wagner a concédé qu’« il est inhabituel que des indicateurs avancés suggèrent une récession dans une économie résiliente ».

Selon lui, une amélioration des indicateurs pourrait cette fois-ci écarter le risque de récession. La croissance reprendrait alors éventuellement le dessus.

L’un des facteurs qui pourraient expliquer la résilience de l’économie est l’épargne excessive accumulée par les ménages durant la pandémie. « Certains expliquent la résilience actuelle de l’économie par ce bas de laine, qui représente 2,5 % du PIB sur trois ans ».

Le risque de récession est réel

La robustesse de l’économie américaine l’année passée contraste avec les indicateurs négatifs. Guy Wagner a concédé qu’« il est inhabituel que des indicateurs avancés suggèrent une récession dans une économie résiliente ».

Selon lui, une amélioration des indicateurs pourrait cette fois-ci écarter le risque de récession. La croissance reprendrait alors éventuellement le dessus.

L’un des facteurs qui pourraient expliquer la résilience de l’économie est l’épargne excessive accumulée par les ménages durant la pandémie. « Certains expliquent la résilience actuelle de l’économie par ce bas de laine, qui représente 2,5 % du PIB sur trois ans ».

Il étaye son point de vue en citant l’emploi dans le secteur des services, habituellement plus stable que l’industrie manufacturière. « Car même pendant une récession, les gens continuent d’aller chez le coiffeur et de manger au restaurant ».

« La seule fois où l’emploi dans le secteur des services a vraiment chuté, c’était pendant une récession », a-t-il déclaré. Or, l’emploi dans le secteur des services commence à diminuer fortement. 

Personne à la rescousse

Alors que les risques se multiplient pour l’économie américaine, l’on pourrait imaginer qu’une autre économie mondiale vienne à sa rescousse, lui évitant la récession. « Sauf que la conjoncture dans le reste du monde est très faible », a-t-il expliqué, argumentant que la zone euro et la Chine sont pratiquement en récession, et l’économie allemande, en berne. « Il est un peu illusoire de penser que le reste du monde pourrait devenir la locomotive conjoncturelle mondiale », a-t-il ajouté.

Guy Wagner souligne qu’il est difficile d’évaluer l’inflation, après le changement de cap qui s’annonce du côté des banques centrales en 2024. Pour lui, l’évolution actuelle de l’inflation est comparable à celle des années 1966 à 1983, avec une première vague inflationniste, puis une période de baisse des taux.

Deuxième vague

Alors que les risques se multiplient pour l’économie américaine, l’on pourrait imaginer qu’une autre économie mondiale vienne à sa rescousse, lui évitant la récession. « Sauf que la conjoncture dans le reste du monde est très faible », a-t-il expliqué, argumentant que la zone euro et la Chine sont pratiquement en récession, et l’économie allemande, en berne. « Il est un peu illusoire de penser que le reste du monde pourrait devenir la locomotive conjoncturelle mondiale », a-t-il ajouté.

Guy Wagner souligne qu’il est difficile d’évaluer l’inflation, après le changement de cap qui s’annonce du côté des banques centrales en 2024. Pour lui, l’évolution actuelle de l’inflation est comparable à celle des années 1966 à 1983, avec une première vague inflationniste, puis une période de baisse des taux.

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