BL Global Flexible affiche une proportion élevée de cash à l’heure actuelle, Guy Wagner estimant que les investisseurs ne sont pas assez prudents en ce début d’année. La performance du portefeuille devrait toutefois encore largement découler de la partie actions pour les prochains trimestres.
BL-Global Flexible (ISIN : LU0211340665) a dégagé une des meilleures performances sur l’exercice 2019 parmi les fonds flexibles commercialisés sur le marché belge. Avec une progression annualisée de 7,6% pour les trois derniers exercices, le fonds de la Banque de Luxembourg Investments continue de justifier ses cinq étoiles chez Morningstar. Ce produit est géré par Guy Wagner, qui officie également en tant que Chief Investment Officer du groupe. A ce titre, il était récemment de passage à Bruxelles pour exposer ses attentes pour l’année qui vient de commencer.
Deux problèmes
« La croissance est devenue structurellement plus faible dans les pays industrialisés, mais elle est également devenue plus stable ». Pour 2020, il estime que le maintien des politiques expansionnistes au niveau des grandes banques centrales va permettre de soutenir la conjoncture en 2020, tandis que les politiques fiscales et budgétaires constitueront également un facteur de soutien. « Dans l’ensemble, le contexte devrait rester assez favorable pour les actions ».
A plus long terme, il souligne toutefois deux risques majeurs pour les marchés financiers. Le premier est une accélération de la vitesse de circulation de la masse monétaire, qui est restée très faible depuis la crise financière et qui explique la faiblesse des pressions inflationnistes depuis 2008. Le second est une poursuite des menaces qui pèsent sur la dé-globalisation, une montée durable des barrières commerciales constituant un risque sur le potentiel de croissance. « Dans les deux cas, la conséquence principale sera un retour de l’inflation, ce qui constituera une mauvaise nouvelle pour les marchés financiers, mais les éléments qui pourraient déclencher ce changement ne sont pas encore présents ».
Liquidités
Au niveau de la stratégie d’investissement pour 2020, Guy Wagner souligne qu’il est faux de croire que les actions américaines sont nécessairement chères. « La composition de l’indice S&P500 est radicalement différente des indices européens, avec beaucoup plus de valeurs technologiques et un style croissance plus marqué. Pour des sociétés comparables, le marché européen n’est pas spécialement meilleur marché ».
A la fin de l’année 2019, BL Global Flexible était marginalement exposé sur les marchés obligataires (4,2% des encours sur les emprunts de l’état américain) tandis que l’exposition sur les mines d’or est proche de sa limite haute (12,8%), dans un contexte « où la tendance haussière du cours de l’or me semble aujourd’hui bien établie ». Le niveau de liquidités était toutefois relativement élevé (32% des actifs sous gestion). « Il nous semble aujourd’hui assez intéressant d’être prudent dans des marchés qui sont devenus relativement complaisants ».
Biais boursier
Le reste des actifs sous gestion (un peu plus de 50%) est exposé sur les marchés boursiers, dans le bas de la fourchette autorisée au gestionnaire (entre 40 et 90%). « Notre positionnement continue de privilégier les entreprises de qualité, disposant d’une situation financière saine, avec un biais naturel vers des secteurs tels que les soins de santé, la consommation, la technologie ou l’industrie ».
Au niveau géographique, le portefeuille est sous-pondéré sur les Etats-Unis, et surpondéré sur le marché japonais (qui représente environ 10% des actifs sous gestion du fonds). « Le marché japonais a fondamentalement changé ces dernières années, avec plus d’attentions en faveur des actionnaires et des institutionnels nippons, qui ont relevé leurs expositions sur les actions, et mettent d’avantage de pression sur les équipes dirigeantes. En outre, beaucoup d’opportunités intéressantes ressortent naturellement lorsque nous recherchons des titres attractifs ».