Wagner (Banque de Luxembourg Investments) estime que les économies occidentales vont ressortir affaiblies par la crise sanitaire, avec une inflation plus forte et un endettement privé pharaonique. Le positionnement de son fonds est défensif, en dépit d’une exposition sur les actions proche de 70% des actifs sous gestion.
« Il faut être aujourd’hui humble et reconnaître qu’il est difficile d’avoir un avis clair sur le positionnement à adopter dans une stratégie flexible », soulignait Guy Wagner (Banque de Luxembourg Investments) à l’occasion d’une présentation récemment organisée à Bruxelles. Au niveau de la croissance économique, il constate que les attentes sont aujourd’hui élevées pour 2021 et 2022, une évolution qui s’est toutefois faite grâce à l’explosion des déficits budgétaires.
Fragilités
« Je considère que la reprise que nous connaissons est particulièrement fragile, car financée en grande partie par la dette. Certains éléments ne sont pas réunis pour avoir un niveau d’activité économique structurellement plus fort durant les prochaines années, et notamment un investissement des entreprises qui reste à la traîne aux Etats-Unis. Je ne suis pas non plus certain que le soutien budgétaire soit durable sur le long terme, ni que ce soit une tendance très saine avec des entreprises qui sont en mesure de survivre alors qu’elles auraient du disparaître. Le processus de destruction créatrice n’est désormais plus assuré au sein des grandes économies mondiales ».
Quant à l’inflation, il pointe qu’il existe désormais des signes clairs d’une accélération structurelle, avec un grand nombre d’éléments autrefois déflationnistes qui impactent désormais positivement la hausse des prix, comme par exemple la globalisation économique (bottlenecks dans les chaînes d’approvisionnement) ou les politiques budgétaires très expansionnistes. « Nous avons aujourd’hui clairement le risque d’une deuxième vague inflationniste qui pourrait s’avérer plus durable que la première ».
Contradictions
Au niveau marché obligataire, il souligne Guy Wagner souligne que le message est aujourd’hui pour le moins ambivalent, avec une évolution des taux qui semble pointer vers un ralentissement de l’économie et de l’inflation. « A court terme, tant la Banque Centrale Européenne que la Réserve Fédérale n’ont pas laissé d’espoir d’un changement d’orientation pour 2021 et 2022 ». Dans ce contexte, il faudra suivre la croissance des salaires aux Etats-Unis, qui pourrait entraîner une réaction plus rapide que prévu de la part de la Fed.
Guy Wagner constate également que le marché obligataire ne réagit tout simplement plus à la réalité économique, mais uniquement aux décisions qui sont prises par les autorités monétaires, en raison notamment du niveau de plus en plus élevé des dettes publiques détenues par les banquiers centraux (50% au Japon, 40% en Europe, 24% aux Etats-Unis). « La dette est toujours plus élevée, et les charges d’intérêts sont négligeables.
Le marché obligataire d’il y a 15 ans a tout simplement disparu, et ressemble un peu à celui qui existait au sortir de la grande crise financière de 1928 et durant la seconde guerre mondiale, avec un taux directeur maintenu artificiellement à 0% tandis que l’inflation avait pu accélérer jusqu’à atteindre 10% pour des raisons politiques ».
Valorisations
« Les valorisations sont élevées sur les bourses, mais il n’existe pour le moment pas beaucoup d’alternatives. A l’heure actuelle, 70% des valeurs de l’indice S&P500 ont un rendement supérieur à celui du taux américain à 10 ans, contre moins de 10% au milieu des années 2000 ». Dans ce contexte, attendre une correction pour entrer sur les marchés pourrait s’avérer peu productif, d’autant que les cours ont l’habitude de rebondir très rapidement. « La croissance des bénéfices et le niveau du taux à 10 ans sont les principaux facteurs influant sur la direction des bourses ».
Le portefeuille de BL-Global Flexible (le fonds flexible géré par Guy Wagner) est aujourd’hui exposé à 68% sur les bourses, avec un portefeuille obligataire qui est tombé à 0%, le solde se répartissant entre les placements sur les mines d’or (13%) et des liquidités (18%). « Nous continuons de privilégier les sociétés de qualité disposant d’avantages concurrentiels importants, qui sont de mesure à permettre à ces sociétés de pouvoir relever leur prix dans le contexte actuel ». L’allocation sectorielle privilégie les valeurs de la consommation, la technologie, les industrielles et les soins de santé.
Une question de risque
L’Asie et surtout le Japon pèsent aujourd’hui plus de 25% de son fonds. Pour ce dernier pays, il estime que la mauvaise image du marché nippon à longtemps été causée par la faible rentabilité de ses entreprises, un élément qui a totalement changé ces dernières années. « Nous pensons que la performance de ces actions ne reflète pas encore suffisamment les changements intervenus ».
Guy Wagner pointe également qu’un portefeuille exposé à 70% sur les actions peut être relativement peu risqué. « Il saut regarder l’exposition au risque des différentes classes d’actifs. Je considère que mon portefeuille est aujourd’hui relativement défensif, avec une exposition sur des actions de qualité et à rendement, tandis que l’exposition sur des classes d’actifs risquées (actions de croissance, obligations d’entreprise, small & mid caps) est aujourd’hui très faible ».
ISIN | Perf 2021 | Perf 2020 | Perf 3 jaar | Perf 5 jaar | Perf 10 jaar | AuM | Beheerder | Lopende kosten | Volatiliteit | Koers | |
BL - Global Flexibie | LU0211340665 | 7,61% | 1,90% | 9,48% | 6,35% | 5,74% | 1760 m € | Guy Wagner (sinds 2005) | 1,40% | 8,96% | 208,93 € |