À en croire les gestionnaires de fonds, l’univers des petites capitalisations recèle des perles cachées. Mais obtenir des rendements intéressants dans le segment est loin d’être une sinécure. Car sur le durée, les petites capitalisations américaines ont souvent tendance à se laisser nettement distancer par leurs grandes homologues. Cela s’est notamment vérifié en 2023, un cru boursier dominé par les Sept Magnifiques.
L’année 2023 a été exceptionnelle pour les actions américaines : l’indice phare, le S&0 500, a affiché un rendement de plus de 21 % en euros. Cet excellent résultat résulte en premier lieu de l’envolée d’une poignée d’entreprises, les Sept Magnifiques : Nvidia, Tesla, Meta Platforms, Apple, Amazon, Microsoft et Alphabet. Si le marché américain des actions a globalement terminé dans le vert lui aussi, son avancée aurait été amputée des deux tiers sans ces sept titres.
Si l’on tient compte de ces éléments, les petites capitalisations américaines sont loin d’avoir fait pâle figure. Avec une avancée de 12,5 %, le Russell 2000 a certes fortement sous-performé le S&P 500, mais en excluant les mégacapitalisations du secteur technologique, les petites entreprises auraient devancé le marché global.
Il s’agit toutefois d’une exception. Les gestionnaires indiquent régulièrement que l’univers des petites capitalisations recèle des perles cachées. En effet, ces titres ne sont guère suivis par les analystes, si bien que les opportunités d’investissement éventuelles ne figurent souvent pas sur les radars des investisseurs. Mais réussir un investissement dans les petites capitalisations est loin d’être une sinécure. Entre 2014 et 2023, le Russell 2000 n’a devancé le S&P 500 que deux fois. Sur la décennie, ce dernier a généré un rendement annuel moyen de 14,8 %, contre 9,3 % seulement pour l’indice des petites capitalisations.
Le top 5
Le top 5 de cette semaine reprend les cinq fonds affichant les meilleures performances de la catégorie Morningstar « Actions États-Unis Petites Cap. », entre mars 2023 et février 2024. Seuls ont été sélectionnés les fonds dont les données de portefeuille disponibles chez Morningstar ne sont pas antérieures à trois mois.
Les fonds d’Heptagon offrent l’accès à des gestionnaires très spécialisés. Pour les petites capitalisations américaines, la maison travaille avec Driehaus Capital Management. Le fonds Driehaus US Small Cap Equity est géré par Jeff James, entré au service de Driehaus en 1998. Ce dernier chapeaute sept analystes, qui l’aident à gérer cette stratégie ainsi que quelques autres. Jeff James et son équipe ciblent exclusivement les actions de croissance américaines, dont la capitalisation boursière se situe entre 100 millions et 15 milliards de dollars. Les gérants adoptent une approche exclusivement bottom-up, qui se traduit par une forte concentration sectorielle en portefeuille. Les soins de santé, l’industrie et la technologie représentent ainsi ensemble plus des trois quarts du portefeuille. Sur la centaine de positions que compte ce dernier, 23 actions ont généré un rendement supérieur à 100 % au cours des 12 derniers mois. La palme revient incontestablement à Super Micro Computer, qui a progressé de 766 % en un an. Du fait de cette explosion, qui a propulsé sa capitalisation boursière au-delà de 55 milliards de dollars, le titre n’est plus vraiment une petite capitalisation.
Le fonds GS US Small Cap CORE Equity est géré par un trio composé de Len Loffe, Osman Ali et Dennis Walsh, qui collaborent ensemble depuis plus de onze ans sur cette stratégie. Ils font partie du groupe Quantitative Investment Strategies de Goldman Sachs et appliquent une approche quantitative à un portefeuille dont l’exposition suit le style, le secteur, le risque et la capitalisation du Russell 2000, son indice de référence. La surperformance doit provenir de la sélection des actions au sein d’un portefeuille très large, comptant plus de 500 positions. Sur les douze derniers mois, Super Micro Computer (+766 %), Carvana (+690 %) et Viking Therapeutics (+586 %) ont affiché les meilleures performances.
Ronald van Genderen est Senior Manager Research Analyst chez Morningstar. Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives. Partenaire d’Investment Officer, Morningstar propose chaque semaine un classement des cinq meilleurs fonds ou prestataires d’un secteur ou thème donné.