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Une initiative audacieuse, inattendue, tels sont les adjectifs utilisés par les gestionnaires de fonds pour décrire la hausse de 125 points de base du taux directeur de la banque centrale turque jeudi matin. La CBRT a relevé le taux d’intérêt, après deux hausses opérées en avril et en mai à 17,75 pour cent. La lire à rebondi.

Nous devons notamment cette formulation de la situation à Paul Greer de Fidelity. Selon le gestionnaire d’EMD, cette augmentation du taux directeur montre que le gouvernement turc reconnaît les déséquilibres dangereux dans son économie et accorde maintenant sérieusement la priorité à la stabilité des prix et financière plutôt qu’à la croissance.

Fidelity applaudit cette mesure, écrit Greer dans une réaction des marchés. En particulier au vu des circonstances dans lesquelles la banque centrale prend cette décision : cela génère des coûts supplémentaires pour le gouvernement en place, qui, soit dit en passant, se prépare pour les élections présidentielles et parlementaires contestées prévues dans deux semaines.

L’analyste devises Bart Hordijk de Monex écrit que l’augmentation imprévue du taux d’intérêt sauve la crédibilité de la banque centrale de Turquie. « Cela indique qu’Erdogan a changé d’avis, ou que la CBRT est plus indépendante que l’on ne le craignait ou qu’on ne le pensait avant », nuance-t-il.

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Hordijk signale que les hausses de taux n’éliminent pas encore les risques pour la lire. L’économie spécialisée dans les marchés émergents, Nora Neuteboom d’ABN Amro soulève également cette question sur Twitter : « Est-ce que cela sera suffisant pour les marchés, ou pouvons-nous nous attendre à une future forte baisse de la lire ? »

Hordijk : « La future politique monétaire, la vision d’Erdogan sur cette politique et le contexte plus large avec des conditions monétaires qui se resserrent à l’échelle mondiale et des tensions commerciales accrues continueront à avoir de l’influence. »

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