Hugo Lasat, CEO Degroof Petercam AM
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Surperformer grâce à l’analyse financière et aux critères ESG est possible, selon Hugo Lasat (CEO DPAM).

La gestion passive est en plein essor. Aux États-Unis, les fonds passifs représentent près de 50 % de l’actif sous gestion pour les actions et 26 % pour les obligations. La gestion active est-elle pour autant condamnée ? En ma qualité de CEO d’une maison ayant fait un choix clair en sa faveur, je suis convaincu que la gestion active a encore de beaux jours devant elle.

Premièrement, avec l’avènement des fonds passifs, elle a de plus en plus d’occasions de générer de l’alpha, notamment par le biais de la sélection des titres. Cela peut paraître paradoxal, mais en vérité, il arrivera un point où les fonds passifs, trop nombreux, ne pourront plus, ou mal, exploiter les opportunités du marché. Dans les phases de turbulence, la gestion active peut être une source importante de valeur ajoutée pour un portefeuille. 

Recherche 

Deuxièmement, pour pouvoir saisir ces opportunités, la recherche est essentielle. Depuis dix ans, gérants d’actifs et courtiers ont tendance à couper dans leurs équipes d’analystes. Chez DPAM, nous avons adopté l’approche contraire et beaucoup investi dans nos capacités de recherche pour les actions, le revenu fixe, le crédit, la recherche macroéconomique et les investissements durables. 

Troisièmement, les gérants d’actifs doivent comprendre quels marchés sont encore inefficients, car c’est là que se trouvent les plus belles opportunités. Eugene Fama, père de la théorie de l’efficience des marchés, a affirmé que les marchés étaient assez efficients, avant de nuancer son point de vue. Sur un marché efficient, les avis positifs et négatifs des investisseurs se compensent et toutes les informations sont incluses dans les cours. Or, ce n’est pas toujours le cas sur les marchés aujourd’hui. Lorsque les avis divergent et que le marché apprécie mal un certain paradigme, des opportunités apparaissent pour les investisseurs actifs. Ce phénomène est amené à s’accentuer avec l’intérêt croissant pour la gestion passive. Le marché se polarise sur les valeurs incluses dans l’indice tandis que d’autres segments sont sous-exposés et offrent de belles opportunités. 

ESG

Quatrièmement, nous avons remarqué que les critères ESG jouent un rôle fondamental dans la gestion active, notamment en identifiant les risques extra-financiers oubliés par l’analyse financière traditionnelle ou en faisant apparaître des opportunités : ainsi, un filtre ESG est crucial pour la dette des marchés émergents et les technologies disruptives. 

Une analyse financière sérieuse et un processus ESG robuste peuvent générer une surperformance notable. N’oublions pas non plus la valeur ajoutée de la représentation des actionnaires par les gérants lors des assemblées générales, où ils ont le pouvoir, par leur vote, de faire changer de cap les entreprises. Et si les mesures prises par ces dernières ne sont pas suffisantes, les gérants actifs peuvent vendre leurs positions, une possibilité que n’ont pas leurs homologues passifs.

Nous en concluons donc que la gestion active offre un beau potentiel pour ceux qui font preuve de la discipline nécessaire et disposent en interne des moyens et de l’expérience pour l’exploiter.

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