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Les spécialistes de Lombard Odier s’attendent à une croissance soutenue en 2022 avec une inflation sous contrôle, soit un contexte favorable aux actions. A court terme, ils recommandent toutefois de conserver des liquidités pour profiter d’éventuels mouvements de correction. La hausse des rendements obligataires est une mauvaise nouvelle pour l’or. 

« L’année 2022 devrait s’inscrire dans la continuité de 2021, avec des niveaux d’activité qui vont rester significatifs ». Samy Chaar (Economiste en chef de Lombard Odier) s’attend à une croissance américaine qui tournera autour de 4,5% aux Etats-Unis en 2022, contre 4,6% en Europe et 5% en Chine, soit des niveaux qui sont « quelque peu au-dessus du consensus ». 

Sous contrôle

A l’ occasion de la présentation des perspectives économiques et financières du groupe helvète, il a également tenu à souligner que les indicateurs économiques à haute fréquence (comme l’utilisation des cartes de crédit) indiquent une tendance assez forte. « Nous ne sommes plus dans l’accélération économique, mais nous restons assez constructifs avec des fondamentaux (profit des sociétés, marges) qui restent sur des niveaux élevés et un chômage qui reflue rapidement ». Samy Chaar pointe également d’autres facteurs, comme l’épargne résiduelle importante des ménages et les plans d’investissements qui se mettent en place dans plusieurs régions. 

Dans le même temps, l’inflation devrait revenir sur des niveaux plus « bénins », soit 1,9% en Europe, 2,6% aux Etats-Unis et 2,1% en Chine. « Le niveau que nous connaissons aujourd’hui est le résultat d’un ensemble de facteurs qui agissent en même temps (goulets d’étrangement, prix des matières premières, réouverture des économies, stimulus fiscal avec forte épargne accumulée, etc). Cette situation va se dissiper dans le courant de l’année prochaine ». Il indique d’ailleurs que la situation semble être déjà en train de se détendre, avec notamment des coûts du transport maritime en train de refluer assez rapidement. 

Volatilité attendue

Dans ce contexte, Samy Chaar s’attend à ce que les banques centrales retrouvent une certaine liberté, avec des politiques monétaires qui resteront accommodantes. « La situation chinoise ne devrait pas constituer un point d’inquiétude dans une année où Xi Yinping va surtout chercher à se faire réélire. En outre, la guerre commerciale avec les Etats-Unis semble moins explosive que par le passé, avec davantage de volonté d’établir un dialogue constructif entre les deux blocs économiques ».  

Pour Stéphane Monier (Responsable des investissements de la banque privée chez Lombard Odier), ce scénario est globalement favorable à la poursuite d’une tendance positive sur les marchés financiers. Il estime qu’il faut dans un premier temps rester prudent sur les obligations gouvernementales et la dette d’entreprises de bonne qualité (investment grade). « La baisse de l’exposition des portefeuilles sur cette partie du marché doit être utilisée pour reconstituer une réserve de liquidité dans le portefeuille afin de profiter des prochaines phases d’augmentation de volatilité », qu’il estime inévitables vu le niveau élevé des valorisations sur les marchés boursiers. 

Avantage Europe

Il s’attend à ce que la croissance des résultats des entreprises reste soutenue dans un contexte où l’inflation sera plus élevée. « Le niveau des primes de risque justifie de maintenir une surexposition sur les marchés boursiers durant les six à neuf prochains mois, et nous privilégions donc les actions cycliques et value qui vont proportionnellement bénéficier davantage de cet environnement économique ». Dans ce contexte, il apprécie plus particulièrement les marchés un peu en retard, et plus particulièrement l’Europe. 

Il privilégie également une approche tactique dans la sélection des positions, en raison d’une dispersion dans la valorisation des sociétés qui a fortement augmenté ces dernières années. « L’investissement durable va rester un facteur de performance sur les marchés boursiers, et il faut privilégier les sociétés qui vont avoir un impact significatif sur la transition climatique ». 

Metal jaune sous pression

Parmi ses autres recommandations pour l’année 2022, Stéphane Monier apprécie également la dette asiatique (et chinoise) en devise forte. « Le gouvernement chinois fera toutefois ce qu’il faut pour éviter une contagion du dossier Evergrande, et il y a des opportunités intéressantes sur ces marchés ». 

Au niveau monétaire, il privilégie le dollar face à l’euro, même si le potentiel haussier est relativement limité. 

Il recommande par contre de réduire l’exposition sur le métal jaune dans un contexte de hausse des rendements obligataires. « Certains métaux industriels semblent avoir aujourd’hui plus de potentiel que l’once d’or, qui pourrait voir son cours se dégrader vers le niveau de 1600 dollars pour une once ». 
 

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