Avec une performance en équilibre depuis le début 2020, Jupiter Dynamic Bond a confirmé son statut attractif dans le domaine des fonds obligataires flexibles et globalement diversifiés. Selon son gestionnaire, il est toutefois encore prématuré de relever trop rapidement le niveau de risque du portefeuille.
Jupiter Asset Management est un gestionnaire britannique dont les actifs sous gestion dépassent les 50 milliards d’euros. De sa spécialisation initiale sur les produits actions, le groupe a diversifié son offre vers les produits obligataires et multi-actifs. Le produit phare de cette diversification est sans conteste Jupiter Dynamic Bond (ISIN : LU0853555380), un produit dont les encours dépassent aujourd’hui 7 milliards d’euros, avec cinq étoiles chez Morningstar et un rating Argent.
Rendement
L’objectif de cette stratégie est de proposer un rendement attractif (entre 3,5 et 4% distribué annuellement ou trimestriellement) avec une prise de risque minimale et une bonne protection lors des phases de correction. Cette stratégie a une nouvelle fois démontré sa pertinence durant les périodes de forte volatilité de ce début d’année, avec une performance qui est globalement revenue à l’équilibre en dépit de la correction encaissée durant le mois de mars.
Ariel Bezalel (gestionnaire du fonds) souligne que l’objectif de la stratégie sera d’apporter une attention continue au niveau de risque dans le portefeuille, en ayant la possibilité d’aller sur toutes les classes d’actifs obligataires en fonction des circonstances de marché. Au début de l’année, l’équipe de gestion s’attendait à un ralentissement de la croissance dans toutes les grandes régions, avec un niveau de risque qui était jugé « élevé » sur les marchés obligataires.
Protections
« Nous avions en conséquence une forte exposition (40%) sur les obligations gouvernementales des pays développés qui offraient encore un potentiel de compression des différentiels de taux (surtout aux Etats-Unis et l’Australie) avec une duration longue, un positionnement qui a très largement joué en faveur de la performance même si toutes les classes obligataires ont souffert durant la débâcle ».
Et dans le même temps, l’endettement du secteur privé avait fortement progressé ces dernières années, de sorte que de nombreuses sociétés allaient être vulnérables en cas de crise. « Le fonds avait pris une protection contre la baisse du marché à haut rendement américain et européen (10% du portefeuille), ce qui a également joué en faveur de la performance vu que ces segments ont été les plus touchés par la correction ».
Opportunités
Durant les dernières semaines, les marchés obligataires ont corrigé significativement, et les différentiels de taux ont grimpé vers des niveaux qui deviennent attractifs, notamment au vu de la réponse politique qui a été forte tant au niveau monétaire que budgétaire, de sorte que les protections sur le haut rendement ont été revendues. « Nous pensons que les pouvoirs politiques vont éviter à tout prix une explosion du risque de défaut, ce qui est positif pour le marché du crédit ».
Ariel Bezalel est ensuite revenu sur la dette d’entreprise de bonne qualité, avec des noms tels qu’AB Inbev, Teva ou McDonalds. « Nous avons profité de la liquidation qui s’est déroulée sur les marchés et nous avons également été actifs sur le marché primaire, vu les conditions plus attractives qui ont été proposées par les émetteurs ».
Crise économique
Il conserve toutefois un positionnement défensif, avec toujours 40% des actifs sous gestion exposés sur la dette gouvernementale dans les pays développés. « Nous ne sommes pas à l’abri d’une poursuite de la volatilité sur les marchés obligataires tant que la pandémie n’aura pas été mise sous contrôle, et il est peu probable que nous assistions à une reprise rapide de la croissance économique au vu du nombre de personnes qui ont été mises au chômage ces dernières semaines ».
Suite à l’abandon des protections sur le haut rendement, la position nette sur ce segment dépasse désormais 30% des actifs sous gestion. « Dans la dette d’entreprise, nous apprécions de jouer des thématiques attractives et des fortes convictions, avec toujours la même philosophie d’aller là où les opportunités se trouvent. Dans les circonstances actuelles, il est toutefois difficile d’envisager d’être beaucoup plus agressif sur les zones les plus risquées du marché ».