Rajesh Tanna de JPMorgan pointe plusieurs pistes pour revenir sur les marchés boursiers mondiaux, notamment les actions de croissance américaine, les spécialistes de la durabilité, et les sociétés qui augmentent régulièrement leur dividende.
« Au vu des nouvelles de ces derniers jours, il est aujourd’hui trop tard pour vendre, parce que les marchés ont déjà pris de l’avance sur toutes ces informations négatives. Et après le fort recul des cours depuis le début de l’année, je ne peux que constater qu’il existe aujourd’hui des opportunités d’investissement significatives sur les marchés boursiers mondiaux », souligne récemment Rajesh Tanna à l’occasion de son passage à Bruxelles. Il gère plusieurs fonds pour JP Morgan Asset Management, notamment JP Morgan Fund – Europe Select Equity Fund ou JP Morgan Fund – Global Focus Fund. Il pointe cinq opportunités majeures qui existent actuellement sur les marchés boursiers au niveau global.
Croissance américaine
La première est de revenir d’intéresser aux valeurs de croissance américaines, avec 45% des valeurs du Nasdaq qui affichent désormais un recul supérieure à 50% depuis leurs sommets. « Durant une décennie, le secteur technologique a été noyé dans les flux financiers. Mais lorsque les fonds propres ne sont plus à ce point bon marché, le marché est en train de nous rendre compte que certains modèles d’entreprise ne sont pas vraiment rentables ».
Il souligne que de nombreux groupes technologiques sont aujourd’hui en train de se restructurer pour dégager rapidement des flux de trésorerie positifs, un changement d’attitude qui n’est pas encore pleinement intégré dans les cours sur le marché. « Dans ce contexte, il faut oublier les modèles non profitables, tandis que les leaders du marché comme Amazon, Microsoft ou Uber devraient être en mesure de bien se comporter ».
Multinationales européennes
La deuxième opportunité est constituée par les grands groupes multinationaux européens dont les cours ont été mis sous pression durant les dernières semaines par le renouveau des incertitudes sur la zone euro. « Dans la plupart des cas, ces groupes ne sont que peu exposés sur l’Europe, et leur décote actuelle constitue aujourd’hui une opportunité pour acheter certaines des meilleures sociétés au monde ».
Il cite notamment le géant du luxe LVMH, une société qu’il faut « acheter et oublier », avec une marque mondialement connue et des moyens financiers qui lui permettent de profiter des récessions pour creuser l’écart avec ses principaux concurrents. « Il est possible aujourd’hui d’acheter une des meilleures sociétés du monde à des niveaux de valorisation inférieur à 20 fois le bénéfice attendu pour l’année en cours ».
Cycliques décotées
Dans le troisième groupe, il souligne les valorisations très attractives de certaines valeurs cycliques. Il apprécie plus particulièrement un groupe comme Volkswagen. « La valorisation du titre est aujourd’hui 20 fois moins élevé que celle d’un groupe comme Tesla, alors que le groupe allemand va produire autant de véhicules électriques, avec un bénéfice net trois fois plus élevé et un rendement qui est aujourd’hui supérieur au rapport cours/bénéfice ».
Il pointe également que Volkswagen pourrait introduire en bourse Porsche, dont la capitalisation pourrait égaler celle de Volkswagen sur base des ratios payés pour d’autres producteurs de voitures de luxe. « Ce constat sur Volkswagen peut être extrapolé à un grand nombre d’autres valeurs cycliques de qualité, qui sont aujourd’hui extrêmement bon marché ».
Dividendes croissants
Les sociétés qui distribuent des dividendes constituent la quatrième opportunité mise en avant par Rajesh Tanna. « De nombreuses sociétés ont la capacité de défendre leur prix et vont être en mesure de continuer à distribuer des dividendes appréciables. Les groupes qui révisent régulièrement à la hausse leur dividende constituent d’ailleurs un segment qui réalise traditionnellement de bonnes performances dans un contexte inflationniste ».
Il pointe que les bilans des entreprises ont rarement été dans une aussi bonne forme. « Même les banques de la périphérie européenne (Unicredit) sont aujourd’hui en train de racheter leurs actions ». Dans ce domaine, il pointe un groupe comme Texas Instruments, un producteur américain de semi-conducteurs qui est fortement exposés sur la hausse du contenu en composants électroniques dans les voitures électriques et autonomes.
Environnement
Enfin, la cinquième opportunité concerne les sociétés exposées sur des thématiques de croissance liées à la recherche de durabilité. « L’importance des secteurs liés à l’efficience énergétique n’a pas cessé d’augmenter ces derniers mois, alors que les cours ont fortement corrigé ». Il souligne par exemple le cas de Schneider Electric, dont le cours a été emporté par la vague de pessimisme sur les marchés européens alors que la croissance du chiffre d’affaires devrait se poursuivre à un rythme très rapide durant les prochaines années (entre 7 et 9% par an).
« Nous sommes également de plus en plus intéressés aux sociétés qui cherchent à apporter des solutions aux problèmes sociaux, qui représentent l’essentiel des objectifs du développement durables des Nations Unies », avec notamment des groupes comme le spécialiste de l’inclusion financière indien HDFC Bank, le spécialiste du logement abordable Skyline Container, ou le groupe télécom Airtel Africa.
Trackrecord
ISIN | Perf 2022 | Perf 2021 | Perf 3 jaar | Perf 5 jaar | Perf 10 jaar | |
JP Morgan Funds - Global Focus | LU0210534227 | -13,93% | 31,40% | 10,75% | 8,38% | 10,77% |
JP Morgan Funds - Europe Select Equity | LU0079556006 | -19,18% | 25,20% | 3,31% | 2,52% | 7,56% |