Une grève a éclaté au siège social de l’assureur AG Insurance à Anvers et Charleroi. La raison en est la signature de conventions collectives de travail par la direction de l’entreprise avec le seul syndicat chrétien flamand LBC. Les autres syndicats estiment que la concertation sociale a été bafouée. Bruxelles n’est pas affectée pour l’instant, mais le risque d’extension de la grève est important.
Les nouvelles conventions collectives de travail prévoient l’harmonisation des systèmes d’avantages extra-légaux au sein de l’entreprise ainsi que l’introduction d’un système d’horaires flottants. AG Insurance veut pouvoir expérimenter le travail du soir afin de répondre aux attentes toujours changeantes des clients. Selon l’entreprise, huit mois de négociations ont eu lieu, sans résultat, ce qui a amené l’assureur à décider de travailler avec le seul syndicat de bonne volonté, la BLC.
Le front syndical commun ACLVB-CGSLB, BBTK-SETCa et CNE n’a rien contre une renégociation des conditions de travail, mais qualifie la méthode utilisée dans un communiqué de presse de ‘passage en force’ sans précédent. « Il semblerait que le plus grand assureur belge (dont le CEO Hans De Cuyper est également président d’Assuralia, la fédération du secteur des assurances) prend la concertation sociale pour un paillasson. Pire, une organisation syndicale, la LBC, est complice de ces pratiques qui vont à l’encontre même de nos valeurs », déclarent les syndicats.
Surprise et déçue
En réponse, AG Insurance se dit ‘surprise’ et déçue’ par l’attitude des organisations syndicales : « Nous constatons que les réactions ne portent pas sur le contenu des propositions. Nous espérons que les syndicats pourront signer l’accord sur la base de la qualité de celles-ci. »
Ce qui ne s’est pas produit hier. Les syndicats ont également l’intention d’introduire une plainte auprès de l’inspection sociale pour infraction à la loi portant sur l’organisation de l’économie et les compétences du CE. Les syndicats estiment qu’AG Insurance a violé cette loi. Par exemple, selon les syndicats, la modification de CCT concernant les avantages en nature nécessite une majorité de 51 % des syndicats, et les nouvelles conventions collectives de travail concernant les horaires doivent être avalisées par une majorité, voire même une unanimité au conseil d’entreprise.
Nouvelle concertation
Aujourd’hui, les syndicats reparleront à la direction. Ils menacent de prendre des mesures plus musclées si la direction ne retire pas les nouvelles conventions collectives de travail et ne les ouvre pas à la renégociation. Il ne semble pas que l’assureur soit prêt à s’y conformer : selon l’entreprise, la nouvelle CCT est l’une des meilleures du marché. AG Insurance emploie environ 4 000 collaborateurs, dont un millier actif à Anvers et Charleroi. Pour le moment, la grève n’a pas encore d’impact sur les courtiers locaux.