Fondsnieuws, la plate-forme sœur néerlandaise d’Investment Officer, a récemment annoncé que les portefeuilles clients composés de fonds d’investissement seront convertis en un seul fonds ING Select Fund. En outre, une partie des fonds d’investissement actuels sera remplacée par des actions et obligations individuelles.
La conversion de ces portefeuilles était initialement prévue pour le début de l’année mais, à cause de la crise du coronavirus, a été retardée pour des raisons opérationnelles, explique Bob Homan, de l’Investment Office, dans le cadre d’une explication à Fondsnieuws.
En investissant dans des actions et obligations individuelles au cœur de son portefeuille, ING espère pouvoir réagir plus rapidement aux évolutions du marché. En outre, selon Homan, ce choix permet de réduire les coûts et d’offrir une meilleure répartition, ce qui, selon lui, entraîne moins de risques.
Thierry Masset (photo), Chief Investment Officer chez ING Belgique à Bruxelles, a expliqué cette évolution aux Pays-Bas lors d’un entretien avec Investment Officer. Selon lui, il n’y a pas de « conséquences directes pour la Belgique, mais nous travaillons souvent avec l’Investment Office aux Pays-Bas. En effet, nous essayons de créer un maximum de synergies entre les équipes. Cependant, les marchés néerlandais et belge sont assez différents. Ils présentent des caractéristiques et des besoins distincts, et diffèrent également fortement en termes de fiscalité et de clients finaux. »
Évolution
Néanmoins, Masset souligne que les Investment Offices belge et néerlandais essaient d’avoir la même approche. « En Belgique également, nous travaillons à la poursuite de notre développement et souhaitons rationaliser nos propositions et solutions d’investissement. Nous voulons développer davantage nos propositions in-house. Attention, nous ne deviendrons jamais un modèle fermé, même si nous proposons des solutions ING propriétaires. Nous restons attachés à l’architecture ouverte. Les fonds sous-jacents sont sélectionnés dans une architecture totalement ouverte, et nous faisons intelligemment appel à des gestionnaires passifs et actifs.
En Belgique, nous sommes historiquement très forts en matière de propositions de portefeuilles personnalisés. À terme, nous évoluerons vers un modèle plus central et standardisé, mais sans la connotation négative attachée à ce dernier adjectif. Il ne sera donc certainement pas question de qualité inférieure. À terme, il y aura davantage de convergence, de synergie et de collaboration, mais à partir d’un point de départ différent. C’est pourquoi nous ne prenons pas toutes les mesures en même temps. Nous nous rapprochons lorsque cela est approprié et opportun. Nous voulons combiner le meilleur des deux mondes. »
Allocation
Une mise à jour de l’allocation a également été discutée. Masset : « Notre allocation n’a pas fondamentalement changé depuis la fin avril. Nous sommes encore légèrement sous-pondérés en actions. Nous avons été surpris par la force et l’ampleur de la reprise du marché. Les initiatives positives de Macron et Merkel et le plan de relance allemand ont été très bien accueillis par les marchés. Le marché est clairement dirigé par un flux de nouvelles positives et ignore clairement les éléments moins favorables. »
Reality check
À l’approche de la saison des résultats, Masset plaide cependant pour un moment de répit. « Il est temps de faire un reality check. Cela ne doit pas forcément signifier une correction de 20 ou 30 %, mais une pause ou une consolidation est en tout cas appropriée.
La baisse des bénéfices se reflète sur le marché et dans les modèles des analystes. Il sera important de savoir quelle orientation les CEO donneront, et s’ils peuvent en donner une. Ce sera déterminant. Les élections américaines, et la victoire de Biden ou de Trump, sont à notre avis moins décisives. On ne peut pas en déduire, par exemple, s’il y aura plus ou moins de réglementation. »
Selon Masset, c’est un élément d’incertitude. « Cela peut en effet influencer la prime de risque et générer de la nervosité. Bien que nous ayons été et soyons légèrement sous-pondérés, nos performances sont encore assez bonnes. Nous avons en effet pris quelques bonnes décisions au niveau sectoriel et régional, et notre style d’allocation, axé sur les actions et les obligations de qualité, était également bon. Cela reste un call très rentable. Nous visons un rapport équilibré entre rendement et risque plutôt qu’une maximisation du rendement. »