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À la moindre occasion, les investisseurs semblent penser que la Fed va enfin pivoter. Ne vous y attendez pas de sitôt, déclare Steven Vandepitte (photo), stratégiste chez ING Private Banking Belgique.

« Relativement parlant, nous nous en sommes plutôt bien sortis parce que nous étions sous-pondérés en immobilier et surpondérés en matières premières », commence Vandepitte. Selon lui, l’investisseur moyen en actions est positionné de manière trop optimiste, dans le sens où nombreux sont ceux qui, pour l’instant, pensent que nous allons nous retrouver quelque part entre un scénario Boucles d’or et une récession courte et peu profonde, alors que nous devrions honnêtement nous demander s’il n’est pas plus probable que nous ayons une variante de récession plus douloureuse, ou du moins une récession qui dure plus longtemps.  

Pivot

Tout le monde parle du pivot de la Fed : quand la banque centrale va-t-elle (enfin) relâcher la pédale et réduire le rythme de ses relèvements de taux d’intérêt, ou même recommencer à assouplir sa politique ? « Le marché a développé un réflexe pavlovien. Mais à mon avis, il est complètement à côté de la plaque et c’est autre chose qui nous attend. À mon avis, il ne fait guère de doute que nous nous trouvons dans la dernière partie du cycle et que nous connaîtrons donc une récession. En Europe, nous y sommes probablement déjà, et aux États-Unis, ils vont y entrer. Et cette récession sera douloureuse. »

Vandepitte fait surtout référence au fait que les prévisions de bénéfices des analystes sont encore beaucoup trop élevées. « Ils sont encore trop positifs et leurs attentes ne correspondent toujours pas à une récession. Je pense que nous aurons d’abord un nouveau rallye sur les marchés actions, mais il s’agit à notre avis plutôt d’une occasion de prendre des bénéfices. »

Actions

Vandepitte et son équipe misent pleinement sur les secteurs d’actions défensifs, comme les soins de santé et les biens de consommation de base, ainsi que sur les actions de valeur et les actions à dividendes élevés et à faible volatilité. « Il est bien trop tôt pour jouer sur la cyclicité, car nous ne croyons pas du tout au scénario Boucles d’or. »

Obligations

Pour l’avenir, le stratège pense qu’il est indiqué de devenir plus positif sur les titres à revenu fixe. « Nous misons néanmoins sur la qualité et maintenons donc ces positions. Nous n’allons certainement pas nous lancer dans le crédit à l’aveuglette. D’ailleurs, nous trouvons également les obligations d’entreprises moins bien notées trop aventureuses pour le moment », conclut Vandepitte.

Ce qui fait écho à ce que Vandepitte avait déclaré lors d’un précédent update en septembre. 

Vandepitte pensait alors que le dollar allait encore s’apprécier, et en tenait compte dans son allocation d’actifs. Cela signifie que l’équipe investit davantage dans des actifs libellés en dollars et qu’en termes d’allocation régionale, elle est surpondérée en actions américaines, qui sont plus défensives, avec un biais de valorisation. Dans le volet obligations, Vandepitte est surpondéré en bons du Trésor, avec un accent sur les échéances plus longues. « Plutôt que la duration, nous allons jouer sur la courbe des taux d’intérêt. Nous allons nous situer davantage sur la partie longue de la courbe. »

Dans le volet actions, l’accent est donc toujours mis sur la valeur, au détriment de la croissance. « En termes d’allocation sectorielle, nous allons continuer à nous concentrer sur les secteurs de la finance et de l’énergie », avait-il alors conclu.

 

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