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Si le Royaume-Uni a été l’un des pionniers de la vaccination et que le Brexit a été largement éclipsé par la pandémie, puis la réouverture de l’économie, le divorce entre Britanniques et Européens reste source d’incertitudes pour les investisseurs. 

Grâce au déploiement très rapide de la campagne de vaccination outre-Manche, l’économie britannique a rouvert avant celle de la plupart des pays européens. L’OCDE a revu ses prévisions en mai et anticipe désormais une croissance du PIB de 7,2 % en 2021 et 5,5 % en 2022, grâce à l’abandon plus rapide que prévu des restrictions sociales et le soutien continu sur le plan budgétaire et monétaire.

Et après plusieurs années de difficiles négociations sur le Brexit, le succès de la vaccination vient redorer le blason de Boris Johnson. 

Une île

Le 23 juin 2016, le Royaume-Uni avait organisé un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne. Au terme d’une campagne agitée, les Britanniques ont au final choisi de quitter l’UE. Au cours des douze mois qui ont suivi, la catégorie Morningstar des actions de grandes capitalisations britanniques a connu une décollecte de 4,9 milliards d’euros, les investisseurs européens procédant à des retraits massifs.

Le phénomène a toutefois été de courte durée : entre 2017 et 2020, les flux ont été positifs chaque année, atteignant 12,6 milliards d’euros au total. Mais sur les sept premiers mois de 2021, les investisseurs européens ont retiré 3,7 milliards d’euros environ des fonds de grandes capitalisations britanniques. 

Entre début juillet 2016 et fin août 2021, le rendement annuel de l’indice FTSE All Share, en euros, s’est élevé à 6,2 %, contre 9,4 % pour le MSCI Europe et 13,5 % pour le MSCI ACWI. Il est facile d’imputer cette sous-performance au Brexit, mais d’autres facteurs jouent un rôle important ; c’est notamment le cas de la structure du marché. 

Le poids des secteurs traditionnels

La répartition sectorielle du FTSE All-Share, l’un des indices phares des actions britanniques, diffère largement de celle du plus large MSCI All-Country World. Ce dernier est en effet composé à 59,8 % d’actions américaines, tandis que les titres britanniques ne représentent que 3,6 %. Le secteur financier se taille la part du lion au sein du FTSE All-Share (22,5 %), alors qu’il ne représente que 14,1 % du MSCI ACWI. Les secteurs traditionnels dominent outre-Manche, avec 15 % pour les biens de consommation et 13,3 % pour le secteur industriel, contre respectivement 6,8 % et 9,8 % dans le MSCI ACWI. À l’inverse, la technologie pèse 2,1 % et les télécommunications 2,2 %, contre 22,6 % et 9,4 % dans l’indice MSCI ACWI

Et ce sont justement ces sociétés de croissance plus avancées sur le plan technologique qui se sont distinguées ces dernières années, alors que les actions axées sur la valeur et les secteurs plus traditionnels freinaient le marché en général. Le FTSE All-Share compte de nombreuses sociétés très réputées, telles qu’AstraZeneca, Unilever ou encore Diageo, mais les investisseurs leur ont préféré Apple, Amazon, Tesla, Microsoft et leurs consœurs. L’accent toujours plus marqué sur la durabilité a aussi pénalisé les actions britanniques, alors que British American Tobacco, BP, Royal Dutch Shell et Rio Tinto représentent ensemble 11,9 % de l’indice. 

Des valorisations attrayantes ?

Les actions britanniques ont-elles pour autant mangé leur pain blanc ? Ceux qui anticipent une phase haussière indiquent que le rapport cours-bénéfice des actions britanniques, par rapport à leurs homologues internationales, est au plus bas depuis vingt ans. La valorisation relative semble donc attrayante, d’autant plus que les actions britanniques offrent un dividende relativement élevé (près de 3 % pour l’indice FTSE All-Share). 

Le top 5

Le rendement du FTSE All-Share s’élevait à 19,6 % sur les huit premiers mois de 2021, contre 26 % pour le S&P 500 en euros. Le FTSE Small Cap a pour sa part progressé de 30,1 % depuis le début de l’année.

C’est Invesco qui prend la tête du classement des fonds de la catégorie Morningstar des actions de grandes capitalisations britanniques sur les huit premiers mois de 2021. Le fonds Invesco UK Equity est géré depuis juin 2008 par Martin Walker, qui pilote aussi le fonds UK Opportunities et, avec John Surplice et Tim Marshall, le Pan European Equity. Il travaille depuis 1999 déjà chez Invesco UK, basé à Henley-on-Thames.

Le gérant applique une approche bottom-up pour choisir les actions et accorde une grande importance à la valorisation et à la notation des entreprises. Comme pour le fonds TT UK Equity, qui se classe premier aux Pays-Bas, l’indice de référence est le FTSE All-Share. Fin août, le portefeuille ne comptait que 36 positions, dont AstraZeneca (6,2 %), BP (6,1 %), Royal Dutch Shell (6,0 %) et Barclays (5,0 %). 

La troisième place revient au fonds BGF United Kingdom, noté Bronze par les analystes de Morningstar. Le gérant, Nick Little, qui a repris le gouvernail à Mark Lyttleton en 2012, mise sur les entreprises affichant un avantage concurrentiel fort. Il en résulte un biais sur la croissance, à l’aune de la Morningstar Style Box. Malgré cette préférence, Nick Little peut investir une partie de l’actif dans des titres de valeur et des candidats au redressement, afin d’assurer l’équilibre du portefeuille.

En outre, le gérant utilise pleinement l’allocation de 20 % autorisé dans les actions non britanniques, avec notamment une exposition à PayPal et Apple. Le portefeuille comporte toutefois une plus grande part de moyennes capitalisations que l’indice FTSE All-Share, et le fonds peut également prendre des positions sectorielles actives. Depuis 2012, la stratégie a surpondéré la consommation cyclique et sous-pondéré le secteur financier. 

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