Le gestionnaire de fortunes Invesco opte pour une prise de risques plus grande dans le portefeuille modèle, à présent que les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat sont descendus à de bas niveaux historiques et que les banques centrales assouplissent à nouveau leur politique. Ceci ressort d’un communiqué de presse.
La recherche de rendement a entraîné une exposition supérieure en actions (aujourd’hui neutre), à l’immobilier (surpondéré) et aux obligations d’entreprise à haut rendement (surpondérées). La pondération en obligations d’Etat a continué à reculer et tend même vers zéro pour la zone euro.
Invesco diminue la pondération des obligations d’Etat dans le portefeuille, et ceci drastiquement puisqu’elle passe de 26 % à 16 %. C’est fortement sous-pondéré vu le niveau neutre de 30 pour cent. L’approche change nettement par région. Les « treasuries » reculent de 14 pour cent à 5 pour cent ; la zone euro de 2 pour cent tend vers zéro. La pondération du Japon a justement augmenté de 3 pour cent à 4 pour cent. Ce n’est que dans les obligations d’Etat du Royaume-Uni et des marchés émergents qu’Invesco est surpondéré.
Les rendements sur la dette d’Etat occidentale se situent aujourd’hui à un niveau où une « catastrophe économique » est escomptée, indiquent les auteurs Paul Jackson (Global Head of Asset Allocation Research) et Anders Vig (Multi-Asset Strategist). « Nous ne pensons pas que la situation est suffisamment mauvaise pour justifier la nette diminution récente des taux d’intérêt et nous attendons que ceux-ci remontent. » Invesco ne s’attend donc pas à ce qu’un rendement puisse être obtenu l’année prochaine sur ces obligations d’Etat ; une perte est escomptée sur un horizon de cinq ans.
En actions, Invesco adopte à présent une position neutre ; l’allocation est, avec 44 pour cent, pratiquement conforme au marché, bien que ce soit une hausse par rapport aux 38 pour cent maintenus précédemment. Ce sont précisément les attentes pessimistes à l’égard des obligations d’Etat qui rendent les actions relativement attrayantes.
Une « surpondération maximale » est la gestion de fortunes en immobilier (6 pour cent contre 3 pour cent pour un portefeuille neutre). Invesco s’attend à ce que le rendement soit plus élevé au cours des années à venir que dans toutes les autres catégories d’investissement.
Invesco opte aussi pour une surpondération en obligations d’entreprise et en espèces. Le rendement dans le dernier segment cité est sans doute faible, mais ceci s’applique aussi à la volatilité et à la corrélation avec d’autres destinations. Ce n’est que dans le segment à haut rendement que la surpondération est à nouveau réduite.
La pondération nulle en matières premières, or compris, est surprenante. Indépendamment des cultures agricoles qui, selon Jackson et Vig, sont surévaluées. « Notre analyse historique indique que les matières premières prestent modérément lorsque la Fed abaisse le taux d’intérêt, étant donné que ceci a lieu généralement lorsque l’économie s’affaiblit. »
L’un dans l’autre, Invesco opte donc pour un portefeuille plus risqué, ce qui est aussi visible dans la répartition régionale : le poids des Etats-Unis a diminué au profit du Royaume-Uni et des marchés émergents.