Quirien Lemey, DeGroof Petercam AM
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Aucune industrie n’a connu au cours des 100 dernières années ce qui s’est passé en quelques années dans l’industrie du gaming : les bénéfices globaux du secteur ont augmenté de plusieurs dizaines de pour cent et la numérisation a aidé les fabricants de jeux vidéo à obtenir des marges beaucoup plus élevées. Même si l’industrie est en grande partie entre les mains de quelques acteurs, l’investissement dans les jeux est prometteur.

Un des investisseurs qui ne jure que par l’industrie du gaming est Quirien Lemey (photo) de Degroof Petercam. « C’est la meilleure industrie de ces dernières années », déclare-t-il.

Le gestionnaire du fonds investit dans le gaming par l’intermédiaire du fonds multithématique NEWGEMS de Degroof Petercam, de 78 millions d’euros, qui a été lancé à la fin de l’année dernière. Le gaming s’inscrit dans le thème ‘Generation Z’, l’une des sept thématiques sur lesquelles se concentre le fonds en plus de Nanotech, E-society, Wellness, Ecology, Manufacturing 4.0 et Security.

Selon Lemey, la croissance des marges bénéficiaires dans l’industrie est due à la manière dont les jeux sont achetés. « Les jeunes d’aujourd’hui ne vont plus au magasin. Ils préfèrent télécharger un jeu depuis le Playstation Network ou Xbox Live. Cela signifie qu’il y a moins à faire : sur le plan logistique bien sûr, mais il y a aussi les boîtes de jeu qu’il ne faut donc plus concevoir ou produire. L’intermédiaire a été supprimé, de sorte que les gains sont partagés entre les consolers et les développeurs de jeux. »

Lemey note que le glissement est toujours en cours. Actuellement, 50 à 70 % des jeux sont vendus numériquement. Sur chaque jeu vendu numériquement, on peut réaliser 30 à 50 % de bénéfice. Cela signifie des marges élevées pour les propriétaires de consoles comme Sony et Playstation. »

Call of Duty

Jack Neele de Robeco est un autre investisseur qui considère le gaming comme l’une des tendances majeures du moment. Récemment, le gestionnaire du fonds Robeco Global Consumer Trend Equities a parlé lors d’un trend-event de la croissance de l’industrie et de la domination de quelques producteurs de jeux vidéo. Le top 6 des jeux, dont Call of Duty, Grand Theft Auto et FIFA, détiennent 30 % du marché, expliquait Neele.

L’investisseur a souligné que le passage au téléchargement numérique, dont parle également Lemey, améliore effectivement la rentabilité du secteur. Mais il y a d’autres moyens qui ont permis aux producteurs de jeux de gagner plus d’argent, comme les micro-transactions, c’est-à-dire les paiements effectués dans le cadre d’un jeu, par exemple pour armer un personnage ou, dans le cas de StarWars, pour acheter des cristaux supplémentaires. Ainsi, les revenus des producteurs de jeux ne s’arrêtent pas au téléchargement du jeu.

Lors de la présentation des tendances, Neele a cité dans le cadre de la thématique du long terme des opportunités d’investissement dans la publicité, la réalité virtuelle et augmentée et les acquisitions. Ainsi que dans certaines entreprises de l’industrie de l’eSports.

eSports

L’eSports a fait de la pratique du jeu vidéo un sport sérieux, avec des stades remplis de milliers de fans grâce à un vrai championnat de gaming, comme à Pékin en novembre dernier.

Les profgamers gagnent des millions, mais les entreprises également : les sponsors de profgamers ou de championnats de jeux, les entreprises qui organisent le merchandising d’un événement eSports, mais aussi les producteurs de jeux – par le biais des droits qu’ils perçoivent.

Entre 2015 et 2017, les revenus de l’industrie de l’eSports sont passés de 325 millions à 696 millions de dollars, et Neele s’attend à ce qu’ils atteignent environ 1,5 milliard de dollars d’ici 2020.

Industrie de la musique

Alors que Neele a zoomé dans sa perspective sur le gaming en tant que sport, Lemey s’en tient à l’industrie du gaming ‘ordinaire’, principalement en combinaison avec des industries adjacentes, comme l’industrie de la vidéo et de la musique. C’est pourquoi le gestionnaire de fonds Degroof Petercam opte pour un investissement dans Sony. « L’industrie de la musique a été l’une des industries les moins performantes au cours des dix dernières années. On n’achète plus de musique, mais on la télécharge illégalement. Grâce au streaming, l’industrie de la musique a renoué l’an dernier avec la croissance. »

On peut investir dans la musique via un des grands labels de musique. Lemey : « Comme Universal music ne compte pas, du fait que vous achetez beaucoup de saletés à cause de la société mère Vivendi, et que Time Music est une société privée, il ne reste que Sony parmi les grosses pointures. »

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