Les actions nécessitent une approche nuancée : on ne peut pas dire si elles sont trop chères ou trop bon marché. Mais certains secteurs, comme les valeurs financières et la biotechnologie, semblent intéressants.
« L’assouplissement quantitatif a faussé l’ensemble du marché actions. Via la gestion active, il faut examiner chaque secteur afin de déterminer dans quelle mesure la croissance est durable. » C’est ce que déclare Jan Vergote dans un podcast avec Investment Officer. Il affirme que les gestionnaires doivent bien faire leurs devoirs et bien connaître la dynamique de chaque entreprise et chaque secteur.
« Cependant, si la Fed indique qu’elle en a fini avec les relèvements de taux, les marchés pourraient bien se redresser fortement. Dans ce cas, la gestion passive est lucrative. Tout dépend du cycle dans lequel on se trouve. À l’époque, j’ai réalisé une étude avec le professeur Van Den Berghe et il s’est avéré que les fonds passifs battaient 99 % des fonds actifs. »
Selon Vergote, nous nous trouvons aussi dans un nouveau régime suite à la forte hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. « L’histoire ne s’arrête pas à l’inflation globale, il faut aussi regarder l’inflation sous-jacente. C’est là que se situe la crainte de la Fed, qui se demande à quelle vitesse elle va diminuer. Je pense aussi qu’elle restera élevée pendant encore un certain temps en raison des effets de second tour. Les entreprises doivent augmenter leurs prix en raison des prix élevés de l’énergie. » Selon lui, la question est de savoir à quelle vitesse l’inflation sous-jacente diminue, ou à quelle vitesse les taux d’intérêt à court terme augmentent. « Il reste à voir quand les deux courbes se croiseront. Dans les années 70, les taux d’intérêt à court terme étaient supérieurs à l’inflation. La situation n’est pas tout à fait comparable, mais je pense que nous avons encore du chemin à parcourir. »
60/40
Vergote est partiellement d’accord avec l’idée d’acheter à nouveau des obligations dans un portefeuille 60/40. « Pour le moment, je n’entrerais certainement pas encore pleinement dans un medium 60/40 aux États-Unis. Mais en Europe non plus : aux Pays-Bas, l’inflation est de 17 %. Cela peut être corrigé, mais c’est révélateur. Tout comme aux États-Unis, toute la courbe des taux va monter au niveau mondial, ce qui signifie qu’on peut avoir des pertes de cours sur ses obligations, même si je ne vais pas nier qu’il y a une part de potentiel dans les taux d’intérêt aux États-Unis et chez nous. »
Vergote préconise donc également des investissements échelonnés dans le temps. « On peut par exemple investir de manière échelonnée jusqu’en mars ou avril de l’année prochaine. D’ici là, on aura davantage de visibilité sur les bénéfices des entreprises et, espérons-le, la guerre en Ukraine connaîtra également une meilleure évolution. »
Portefeuille diversifié
Dans un portefeuille diversifié, Vergote recommande de trouver une combinaison entre des secteurs plus chers, comme la technologie, et des secteurs plus ‘value’, comme l’énergie et les valeurs financières. Il est également favorable à des thèmes comme l’infrastructure et la cybersécurité. « Il faut voir les choses sous l’angle d’un PEG (Price Earnings Growth) neutre. Cependant, quelque chose que tout le monde veut fait grimper les prix. Si vous avez un secteur cher, vous devez vous demander quelle est la croissance. Si elle n’est pas suffisante, mieux vaut rester neutre ou sous-pondéré. »