Hamish Chamberlayne est à la pointe du combat pour la durabilité chez Janus Henderson, avec une stratégie performance qui fait la part belle aux valeurs technologiques américaines.
« Depuis le début de ma carrière, l’investissement durable a pris une position centrale dans les préoccupations des investisseurs et des entreprises », soulignait récemment Hamish Chamberlayne (Responsable ISR chez Janus Henderson) à l’occasion de son passage à Bruxelles. « Le lapin est définitivement sorti du chapeau, même s’il reste encore de nombreux efforts à fournir dans la manière dont ses enjeux sont communiqués aux clients, avec un cadre règlementaire qui reste encore marqué par une diversité de règles et de labels au niveau européen ».
Filtres et exclusions
Depuis 2012, Hamish Chamberlayne est également gestionnaire du fonds Janus Henderson Horizon Global Sustainable Equity (ISIN : LU1984711512 pour la Sicav Luxembourgeoise), un produit qui rassemble plus de 1,2 milliards d’euros en actifs sous gestion (sur l’ensemble de la stratégie) et dont le fonds britannique (qui existe depuis 1991) est noté quatre étoiles chez Morningstar avec une performance annualisée de 10,5% durant les cinq dernières années.
« Je ne suis pas un spécialiste de l’ESG qui gère un fonds, mais un investisseur qui cherche à faire de meilleures décisions pour offrir aux clients le meilleur fonds investi globalement sur les marchés boursiers ». Il tient tout d’abord à combattre le mythe que trier l’univers d’investissement serait un frein à la performance sur le long terme. « Tous les gestionnaires vont appliquer des filtres sur leur univers d’investissement sur base de critères tels que la capitalisation, la liquidité ou le rendement. Trier l’univers sur base de la durabilité n’est en rien différent, et n’a donc pas d’impact sur les perspectives de performance d’une stratégie globale ».
Tri sélectif
En visant les sociétés qui affichent les meilleures performances en termes de durabilité, la chance d’être exposé sur des événements négatifs est également fortement réduite. « Notre objectif sera de sélectionner des entreprises qui vont nous permettre d’avoir un impact sur plusieurs objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies, et d’éviter celles qui sont du mauvais côté de cette évolution ». Et de citer ainsi l’exemple d’un groupe comme Kingspan, qui produit des matériaux d’isolation pour économiser l’énergie dans les habitations, et qui utilise également du plastique recyclé pour fabriquer ses produits.
Janus Henderson Horizon Global Sustainable Equity sera exposé sur plusieurs grandes tendances au niveau global, notamment au niveau du vieillissement démographique, de la transition énergétique, de la quatrième révolution industrielle ou du changement climatique. « Nous avons fixé 5 grands thèmes environnementaux, et 5 thèmes sociaux, et 50% des revenus d’une société doivent être exposés sur ces thèmes. Dans la pratique, la majorité des entreprises dans notre portefeuille ont une pureté qui tourne plutôt entre 90 et 100% de leur chiffre d’affaires ».
Impact carbone
« Depuis le lancement du fonds, nous avons toujours eu un bilan carbone très favorable, en raison notamment de l’exclusion des producteurs d’énergie fossile de notre univers d’investissement », indique encore Hamish Chamberlayne. « Etre aujourd’hui exposé sur ce type de société comporte un risque qui est de plus en plus important ». Le fonds est exposé sur 50 à 70 sociétés, avec une pondération qui tourne entre 1 et 2,5% pour les différentes positions.
La composante technologique sera importante, avec des noms tels que Microsoft, Adobe, Autodesk ou Salesforce.com parmi les principales positions du fonds. « Le secteur technologique est largement surpondéré avec une portée qui touche aujourd’hui un grand nombre de secteurs, notamment au niveau industriel ; avec des potentiels de croissance qui restent importants pour les prochaines années ».